
Camara Laye, coordinateur du Conseil des migrants subsahariens au Maroc (CMSM) est actuellement en détention provisoire à la prison de Salé, poursuivi pour vente d’alcool et de cigarettes sans autorisation sur le seul fondement d’un procès-verbal de police alors qu’aucune marchandise n’a été saisie et jointe au dossier.
Le 23 octobre 2012, le Tribunal a renvoyé l’affaire à l’audience du mardi 30 octobre à 13h30 et a rejeté sa demande de libération conditionnelle.
Camara avait été arrêté à son domicile dans la nuit du samedi 20 au dimanche 21 octobre à minuit, et placé en garde-à-vue au commissariat du 3ème arrondissement de Rabat. Malgré les assurances qui lui avaient été données par le magistrat de permanence au
parquet du Tribunal de première instance de Rabat, son avocat s’était vu refuser l’autorisation de le rencontrer, en violation du code de procédure pénale.
Nous sommes inquiets et craignons que cette arrestation vise à l’empêcher de poursuivre son engagement pour la défense des droits des migrants au Maroc, y compris à travers des poursuites pour une affaire de droit commun fictive.
Cette arrestation intervient dans un contexte de répression croissante contre les migrants et les membres de leurs organisations (harcèlement, rafles et déportations accompagnées d’exactions, violences, racket, tant dans les grandes villes que dans les environs des présides occupés…) légitimée par une campagne médiatique et politique de stigmatisation, mais également marqué par la mobilisation croissante des migrants et de leurs organisations, notamment au forum des migrants organisé à Oujda les 6 et 7 octobre 2012. L’arrestation de Camara participe d’une démarche continue d’intimidation et de répression des migrants au Maroc depuis plusieurs mois. (...)
Nous demandons l’arrêt de cette répression et la libération immédiate de Camara.