
A la veille de la Journée contre les violences faites aux femmes, dimanche 25 novembre, les vingt-cinq signataires de ce texte mettent en garde contre les choix du gouvernement et du Collectif national droit des femmes. « La pénalisation aboutirait simplement à faire disparaître la prostitution de l’espace public et à rendre encore plus défavorables la conditions des prostitué-e-s »
Prétendre s’intéresser au sort des prostitué-e-s en criminalisant leur activité, telle semble être la nouvelle politique de la gauche en matière de prostitution. En décembre 2011, Danielle Bousquet, socialiste et Guy Goeffroy, UMP avaient ensemble déposé une proposition de loi exposant celui qui recourt aux services d’une prostituée à une peine de deux mois de prison et de 3 750 euros d’amende. En juin dernier, Najat Vallaud Belkacem, ministre des droits des femmes, a affirmé son intention de voir disparaître la prostitution et proposé pour cela la pénalisation des clients. Enfin, pour répondre à une promesse de campagne de François Hollande d’abroger le délit de racolage passif, mis en place par Nicolas Sarkozy en 2003 en tant que ministre de l’intérieur dans le cadre de la Loi sur la sécurité intérieure (LSI), une loi proposée par EELV devait être discutée au Sénat le 21 novembre prochain. Mais elle est finalement retirée car la ministre veut plus de temps pour repenser plus globalement la question de la prostitution. A présent, elle « étudie » le modèle suédois de lutte contre la prostitution qui est passé, en pénalisant les clients, du modèle abolitionniste au modèle prohibitionniste selon Don Kulick, ce qui a conduit à l’aggravation de la situation des prostitué-e-s (1). (...)