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Pollution de l’air : encore pire !
Article mis en ligne le 8 avril 2015

Il fait beau... donc l’air est très pollué ! Ce paradoxe de l’époque moderne se traduit par une forte pollution sur le nord de la France et la région parisienne. Pour une fois, les autorités réagissent un peu plus tôt.

Le 19 mars dernier Paris était la ville la plus polluée du monde et son air ressemblerait à un kit de petit chimiste. Un peu d’oxyde d’azote qui forme de l’acide nitrique… du dioxyde de soufre qui donne de l’acide sulfurique. Ne manque plus que l’ammoniac pour obtenir du nitrate d’ammonium et du sulfate d’ammonium. Maintenant, respirez un grand coup… c’est un épisode de pollution printanière. Et aujourd’hui, une nouvelle alerte à la pollution est déclenchée. (...)

Les épandages agricoles sont en cause

La pollution aux particules fines est déterminée par la taille des composants flottant dans l’air. Quant à sa composition, Airparif expliquait en mars que l’épisode de pollution était dû pour 60 % à des particules inorganiques. Cette part importante de la pollution est issue des épandages agricoles. Ceux-ci restent en suspension et finissent par se mélanger aux émanations du trafic routier, du chauffage au fioul et des émissions de charbons. Une réaction chimique se produit et forme du nitrate et du sulfate d’ammonium.

Pour résumer, il y a une convergence de polluants qui, en l’absence de vent et de pluie, se combine avec le rejet d’ammoniac issu de l’agriculture. C’est pourquoi Airparif parle de pollution printanière.

Quelles mesures pour contrer la mauvaise qualité de l’air ? (...)

Pour les responsables politiques, plusieurs logiques s’affrontent. La préoccupation de santé publique semble se heurter aux pertes économiques occasionnées par la circulation alternée et la gratuité des transports en commun. Pourtant, Airparif dénombre de nombreuses maladies imputées à la pollution : affections respiratoires, asthme, irritations oculaires, problème cardiaque, baisse des défenses de l’organisme, cancers…

L’association rappelle également que l’impact sur la santé des citoyens européens en 2000 était une perte de neuf mois d’espérance de vie. Il s’agit là d’une moyenne. La Commission européenne estime à près de 300 000 le nombre de décès anticipés sur la même période.