
Rue89 publie la lettre d’une agent qui refuse d’être formée au contrôle des papiers d’identité des demandeurs d’emploi.
Monsieur le directeur général,
J’inscris cette démarche de conscience dans le cadre d’une double responsabilité : en tant que citoyenne et comme agent d’Etat engagée dans une mission de service public.
En effet, j’ai été recrutée sur concours pour travailler à l’ANPE en 2007, j’ai signé un ordre de mission en tant qu’agent d’Etat acceptant une mission au sein du service public de l’emploi, c’est d’ailleurs l’une de mes motivations essentielles que j’ai évoquée lors de l’entretien finalisant le concours de recrutement. (...)
Je suis agent d’Etat et non pas agent d’un gouvernement, qu’en tant que tel je n’ai signé aucun engagement avec Pôle emploi, mais bien apposé ma signature au bas d’un ordre de mission de service public (...)
Si la première réforme, la fusion, a été déjà l’amorce d’une transformation radicale, la deuxième vague de réforme au travers de l’entretien d’inscription et de diagnostic (EID) marque une nouvelle étape dans la déstructuration du service public de l’emploi. (...)
C’est au nom de la liberté que je choisis de ne pas appliquer vos consignes sur l’EID, c’est au nom de l’égalité que je défends le service public, c’est au nom de la fraternité que je refuse de fermer l’avenir à des secteurs de la population que vous semblez avoir décidé d’abandonner pour préserver ceux qui n’en ont pas besoin.
C’est au nom de la solidarité que je refuse de vérifier la validité des papiers d’identité car je suis au service du public, des demandeurs d’emploi et des chômeurs, et non pas là pour les contrôler, les suspecter et les dénoncer.
(...)
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