
L’effort de rénovation du bâti universitaire est insuffisant pour remettre à niveau un parc qui souffre d’un défaut d’entretien. Le montant versé par l’Etat « stagne depuis plus de dix ans », observe la Cour dans un rapport publié mardi 11 octobre.
Le parc immobilier des universités est largement « dégradé » et pour inverser la tendance, « le chemin reste long ». Le constat, peu flatteur, est dressé par la Cour des comptes dans un rapport consacré à l’immobilier universitaire, publié mardi 11 octobre. Le deuxième parc de l’Etat – 20 % de la superficie – fait face à deux grands défis : la croissance des effectifs étudiants et la « dévolution », processus par lequel l’Etat transfère progressivement sa propriété aux établissements devenus autonomes depuis 2007.
Selon la Cour, plus du tiers du parc immobilier des universités est dans un état pas ou peu satisfaisant, 10 % des bâtiments recevant du public n’obtenant pas l’agrément des commissions de sécurité. « La performance énergétique d’ensemble est médiocre, alors même que ce poste de dépense est croissant du fait des augmentations tarifaires et du développement du numérique », relève le rapport.
Le ministère de l’enseignement supérieur estime à 7 milliards d’euros le coût des réhabilitations en attente, dont 75 % seraient en lien avec la transition énergétique et environnementale. Pour sa part, France universités, association qui fédère les présidents d’établissement, retient un montant de 15 milliards d’euros pour une rénovation totale.
Etat des lieux très variable (...)
80 % du patrimoine de Sorbonne-Paris-Nord est déclaré vétuste, et 70 % des locaux de Paris-Saclay sont dans un état peu ou pas satisfaisant. En dehors de ces cas extrêmes, « la plus grande partie des universités compte 20 % à 30 % de leur patrimoine en mauvais état », précise le rapport. (...)
Les magistrats financiers pointent la difficulté à tout simplement connaître ce patrimoine, à cause des systèmes d’information choisis par les universités qui « sont difficilement compatibles avec ceux développés par l’Etat » au sein de sa direction de l’immobilier. Conséquence : la mesure de la qualité sanitaire des bâtiments, de leurs performances énergétiques ou même de leur taux d’occupation reste très imprécise.
L’état de dégradation des locaux découle du fait que « les universités ne disposent pas des moyens de remplir leur obligation d’entretien, tant le financement de l’immobilier universitaire reste défaillant », expose la Cour. En cause : le montant global consacré à l’immobilier dans la subvention pour charges de service public versée par l’Etat à chaque université, qui « stagne depuis plus de dix ans ». (...)