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Peut-on vraiment injecter une puce 5G via un vaccin ?
Article mis en ligne le 7 septembre 2021
dernière modification le 6 septembre 2021

Il y a quelques mois, une rumeur s’est emparée des réseaux sociaux : le vaccin contre le Covid-19 contiendrait des puces électroniques 5G permettant de pister les personnes vaccinées pour récupérer des données privées. Alors, est-ce possible ou pas ?

Il est ironique de constater que cette rumeur est apparue presque cinquante-six ans jour pour jour après que Gordon Moore, l’un des fondateurs d’Intel, ait énoncé une loi empirique indiquant un doublement du nombre de transistors sur une puce électronique tous les deux ans environ. Cette loi est encore vérifiée aujourd’hui avec les composants électroniques élémentaires –les transistors– qui atteignent des tailles nanométriques. (...)

Problème de géométrie

Combien de transistors pourrait-on graver sur un morceau de circuit intégré carré qui passerait par le trou de la seringue utilisé pour le vaccin ? Le circuit est carré, l’aiguille est circulaire de diamètre interne 0,6 mm : on commence par de l’électronique et voilà un problème de géométrie qui donnerait bien du fil à retordre à un collégien.

Le côté du carré qui peut entrer dans un cercle de 0,6 mm de diamètre est de 0,848 mm. Cela permet de réaliser 72 millions de transistors (pour un transistor de surface 100 nm x 100 nm) ; autant que dans les puces qui équipent les derniers processeurs des téléphones d’une marque « pommée » bien connue.

Il est donc possible de mettre dans la seringue d’injection d’un vaccin une puce électronique étanche possédant les capacités de calculs similaires à celles des téléphones portables actuels. Encore faut-il qu’elle communique avec l’extérieur et qu’elle soit alimentée électriquement.

Tout cela ne tient qu’à un fil

Ce n’est pas qu’un problème de taille, car la puce injectée doit communiquer sans fils avec l’extérieur du corps humain. Des antennes doivent donc être intégrées à la puce pour ce type de communication.

Ce sont les équations de Maxwell qu’il va falloir utiliser pour dimensionner la taille des antennes. James Clerk Maxwell est un physicien et mathématicien écossais du XIXe siècle. On lui doit notamment la démonstration relative aux champs électromagnétiques utilisés dans les transmissions sans fils de nos smartphones et qui se propagent dans l’espace sous la forme d’une onde à la vitesse de la lumière.

D’après les équations de Maxwell, la taille idéale d’une antenne doit être égale au rapport entre la vitesse de la lumière et la fréquence des ondes électromagnétiques (la longueur d’onde). Des sous-multiples de cette taille idéale (1/2, 1/4,1/8, etc.) peuvent également être utilisés pour limiter l’encombrement au détriment de la détection. La 5G actuelle utilise des bandes de fréquence autour de 3,5 GHz. En choisissant un sous-multiple de 1/4 pour limiter la taille de l’antenne, une antenne de 2,1 cm doit donc être réalisée pour permettre à la puce électronique de communiquer sans fils avec l’extérieur du corps humain. (...)

Avec une telle dimension, toute la surface de la puce n’est pas suffisante pour réaliser l’antenne même sous forme d’un serpentin. C’est d’ailleurs quelque chose que nous connaissons tous à condition de pratiquer une activité sportive et donc d’aller dans une enseigne de sport bien connue : chaque article acheté possède une puce RFID. La seule partie vraiment visible de la puce, c’est l’antenne en forme de serpentin.
La puce à l’oreille

Les chiens et les chats sont des précurseurs en la matière, car le tatouage a été remplacé par une implantation d’une puce en sous-cutanée. Le dispositif fait une petite dizaine de millimètres pour simplement contenir un numéro unique qui pourra être lu sans contact. La lecture de ce numéro se fait en approchant le système de lecture près de l’oreille de l’animal.

Et c’est le cas de toutes les technologies de transmission de données sans fils : la distance entre la puce implantée et le lecteur est faible souvent limité à quelques centimètres. (...)

Alors possible ou pas de mettre une puce dans un vaccin ?

Le processeur d’une puce 5G peut être injecté par le trou de l’aiguille servant à injecter le vaccin. La portée sera faible et nécessitera un système de lecture en contact avec la peau. En revanche, l’antenne pour les échanges d’informations est impossible à mettre en œuvre aujourd’hui.

Les fréquences utilisées dans les transmissions sans fils de la téléphonie ont été augmentées par 10 en une vingtaine d’années. En extrapolant cette loi, il faudra donc attendre soixante années pour que la fréquence des transmissions sans fils permette la réalisation d’antennes suffisamment petites pour pouvoir injecter une puce dans un vaccin. D’ici là, nous aurons tous été vaccinés contre le Covid-19.