
C’était l’objet de la visite de la cheffe de l’exécutif, Élisabeth Borne, ce mardi 28 février au salon de l’agriculture. Porte de Versailles à Paris, la première ministre a annoncé un plan, qui sera finalisé d’ici à l’été, sur l’utilisation des pesticides. Son nom ? « Écophyto 2030 ». Le but ? Développer des « alternatives pour les produits phytosanitaires les plus importants ».
Ecophyto n’a rien de nouveau. C’est ainsi qu’ont été baptisés les plans de réduction d’usages des pesticides depuis 2008… à l’époque sous Sarkozy. Il y a eu ensuite Écophyto 2018, Écophyto II, puis Écophyto II+. Ils n’ont jamais atteint leur objectif, qui était, à l’origine, une réduction de moitié de l’utilisation des produits phytosanitaires en agriculture.
La nouveauté cette fois-ci, c’est qu’il n’y a pas d’objectifs ni d’information sur le financement. Pourquoi s’embarrasser de telles précisions, après tout ? La volonté affichée est claire : en faire le moins possible sur ce dossier. Signe qui ne trompe pas, la FNSEA, qui travaille depuis longtemps à réduire au maximum les contraintes sur les « phytos », s’est aussitôt réjouie des annonces de la première ministre. (...)
Le gouvernement veut surtout éviter qu’il y ait davantage d’interdictions de pesticides en France qu’ailleurs en Europe. (...)
Mais les mots ont-ils toujours un sens en Macronie ? Jusqu’à présent, aucune alternative à la chimie n’a été encouragée, que ce soit dans les discours, les décisions politiques, ou les financements. (...)
les recherches sur les alternatives bio aux néonicotinoïdes dans la culture de betteraves à sucre ont été systématiquement écartées depuis trois ans. C’est grâce à la justice européenne que les insecticides tueurs d’abeilles ont enfin été retirés.