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Ethique Publique
Pas de véritable démocratie sans les femmes
Dialogues pour réinventer la démocratie
Article mis en ligne le 3 janvier 2013
dernière modification le 31 décembre 2012

Le Congo, entre colonisation et guerres civiles, a eu des rapports difficiles avec la démocratie. Les élections libres de 2006 n’ont pas encore permis d’avancer vers une vérita­ble démocratie. Une présence plus importante des femmes dans les institutions politiques favoriserait la démocratie, comme cela a été le cas pour le processus de paix. La démocratie ne peut s’instaurer dans l’inégalité et l’injustice.

(...) Avant comme après son accession à l’indépendance, le peuple congolais a entretenu et entretient des rapports difficiles avec l’exercice démocratique. Cette situation s’explique par des facteurs autant internes qu’externes, mais surtout par la privation des droits les plus fondamentaux susceptibles de conditionner la participation des citoyens au processus démocratique et à l’instauration d’un État de droit.

L’histoire politique de la République démocratique du Congo (RDC) est caractérisée par des coups d’État, des rébellions et des soulèvements qui, à leur tour, occasionnent des guerres et des conflits armés sans fin entraînant massacres, déplacements massifs, pauvreté, destruction du tissu social, déscolarisation, famine généralisée. Le pouvoir est l’affaire de la classe aisée et surtout de familles puissantes. Cette politique d’exclusion empêche la majorité de la population, pauvre et analphabète, de jouir pleinement de ses droits politiques et civils, droits de l’homme de la première génération.

2Après l’indépendance, des conflits de succession ont occupé le vide laissé par les colonisateurs. Le chaos de cette indépendance provoqua un bouleversement total qui laissa s’installer un régime dictatorial de trente-deuxans puis entraîna la population dans un cirque infernal de problèmes internes de gouvernance (...)

En RDC, une culture discriminatoire et égoïste anime le climat so­cial et entraîne l’exclusion des femmes des sphères de participation et de prise de décision à tous les niveaux. Les pratiques coutumières et les tradi­tions violent les principes fondamentaux des droits des femmes en les « chosifiant » et en réduisant leur rôle à celui de simples ménagères. (...)

Les femmes et les jeunes filles ont été atteintes de manière parti­culière par les violences sexuelles perpétrées pendant les périodes de conflit et de post-conflit. Elles ont été utilisées comme tactique de guerre. Cepen­dant, on peut remarquer que cette situation a forcé la participation des femmes au processus de résolution pacifique des conflits armés, au-delà de leur statut social « normal ». La participation des femmes au processus de résolution des conflits est indispensable et est même reconnue et valorisée par les hommes du fait de la détermination des femmes en faveur de la res­tauration de la paix. Cette participation incarne aussi la prise en considéra­tion des femmes comme condition pour le développement et la protection de leur intégrité physique. Cette situation de force majeure a conduit de nombreuses femmes à franchir les barrières imposées par les coutumes et à conjuguer leurs efforts à ceux des hommes pour trouver des solutions à des situations tragiques. (...)

les hommes n’ont pas su exploiter cet enjeu démocratique de taille pour cause de manque de prépa­ration et de manœuvres purement politiciennes. Les femmes ont de nou­veau payé le prix de leur vécu de perpétuelles violations de leurs droits (...)

Pendant que les politiciens se réjouissent de cet état de fragilité et de naïveté des femmes faisant ainsi « la politique de l’homme », certaines femmes ont réussi à intégrer les partis politiques, mais dans des fonctions de service du chef, en particulier des fonctions purement protocolaires. Les hommes en général les considèrent comme un risque d’échec et leur attri­buent tous les torts, les considérant comme immatures, inexpérimen­tées et opportunistes en politique, jadis domaine exclusif des hommes. (...)

Il faut renforcer l’information et la formation sur les enjeux de la démocratie en direction des couches les plus défavorisées des populations (...)

Il faut mobiliser la population autour d’une même vision en posant des actions susceptibles de rassembler les différentes couches dans des cadres de base leur permettant d’identifier les conflits et les intérêts com­muns sur un terrain d’entente. (...)

9Il faut sensibiliser et préparer la population à assurer le contrôle citoyen auprès du pouvoir en vue d’améliorer son état de « jeune démocratie ».

10Il faut créer et faciliter l’accès des indigents et indigentes aux médias communautaires

Il faut aussi travailler sur la conscience des jeunes, qui courent le risque d’être instrumentalisés (...)

Il faut renforcer les compétences des professionnels de la justice à faire appliquer dans l’objectivité les lois garantissant la jouissance des droits électoraux de tous les citoyens, même des plus vulnérables et des plus démunis.