
Plusieurs centaines de personnes ont défilé ce samedi à Bordeaux « contre les violences policières et le racisme systémique » en France et aux Etats-Unis. Elles ont réclamé justice pour George Floyd et Adama Traoré, et dénoncé le les discriminations dont elles peuvent être l’objet.
Ils ont mis un genou à terre pour ne plus courber l’échine. Plusieurs centaines de manifestants se sont réunies ce samedi à 14h place de la Bourse, avant de marcher jusqu’au consulat des Etats-Unis, quai des Chartrons, scandant notamment « justice pour Floyd, justice pour Adama », « Black lives matter » ou « pas de justice pas de paix ».
Malgré l’interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes, elles sont à l’arrivée entre 1000 et 2000, selon les observateurs, à avoir répondu à l’appel de plusieurs associations, partis et syndicats (dont SOS Racisme, Planning familial 33, le NPA ou Solidaires étudiant-e-s) pour une marche unitaire « contre les violences policières et le racisme systémique », en France et aux États-Unis. (...)
La mobilisation a largement dépassé le cercle des militants antifas et des Gilets jaunes, attirant de nombreux jeunes dont c’était la première manif, comme Saïd, 30 ans, venu « pour Georges Floyd et Adama Traoré » (...)
« Mais les problèmes de l’islamophobie et du racisme persistent depuis trop longtemps, et j’en ai ras-le-bol. Je suis Français, je travaille, je suis intégré, mais on me fait souvent sentir que je ne le suis pas. J’en ai marre d’avoir peur quand je croise des policiers dans la rue. Je suis noir et quand il y a des blancs autour de moi c’est toujours moi qui me fait contrôler. Je ne mets cependant pas toutes les forces de l’ordre dans le même panier et si on en est là ce n’est pas à cause de la police. »
« je suis Français, noir, et j’en suis fier » (...)
« Je ne suis pas une personne racisée et j’habite à Caudéran mais je vois ce qui se passe autour de moi, explique cette étudiante (blanche) de 24 ans. J’ai beaucoup de témoignages d’amis ou de connaissances vivant dans les quartiers dits difficiles, comme les Grand Parc ou aux Aubiers. Ils sont plus contrôlés, et discriminés quand ils cherchent un appart, un travail ou veulent acheter une voiture. » (...)
Après l’arrivée de la manifestation devant le consulat des Etats-Unis, la foule pose un genou à terre, un geste initié par le footballeur américain Colin Kaepernick, qui a refusé de se lever pendant l’hymne américain. Plusieurs personnes prennent librement la parole, dont Ousmane Guirassy, 24 ans. (...)
Hors micro, cet étudiant en droit confie qu’il aimerait « ne pas avoir à se battre comme ses ancêtres pour trouver sa place dans la société » :
« Même dans des soirées étudiantes on me demande d’où je viens. A cause de sa couleur de peau, il faut s’identifier pour avoir le droit de converser avec d’autres personnes, c’est très violent. Mais une journée comme ça me donne beaucoup d’espoir, quand je vois ce mélange, que beaucoup de blancs se sentent concernés. » (...)
Le cortège est ensuite reparti vers le tribunal, puis l’hôtel de police, sans incident avec les forces de l’ordre, particulièrement discrètes tout au long de la journée.