
En mars, un projet de loi prévoira que la gouvernance des établissements d’enseignement supérieur soit paritaire. Le gouvernement entend aussi développer les recherches et l’enseignement sur le genre.
« La France pionnière de la parité à l’université ». C’est le cocorico lancé par le ministères de l’Enseignement supérieur et celui des Droits des femme, lundi 28 novembre. Aux côtés des ministres Geneviève Fioraso et Najat Vallaud-Belkacem, les représentants de trois cents établissements d’enseignement supérieur signaient une charte pour l’égalité Femmes/Hommes (...)
Une charte par essence non contraignante : rien de révolutionnaire à première vue. Mais il faut voir plus loin. Car ce texte doit accompagner une prochaine « avancée historique », selon les ministères : le projet de loi sur l’université et la recherche, qui sera présenté en Conseil des ministres au mois de mars, prévoira la parité dans les instances de gouvernance des établissements d’enseignement supérieur. Une démarche pionnière, en effet. (...)
A l’heure actuelle, on est très loin de la parité dans ces instances. A commencer par les trois Conférences signataires de la charte. Depuis son renouvellement en décembre, la Conférence des présidents d’université est dirigée par trois hommes. Sur les 77 établissements d’enseignement supérieur qu’elle regroupe, seuls 8 sont dirigés par des femmes. Le bureau de la Conférence des grandes écoles ne compte qu’une femme. Et elles ne sont que 2 parmi les 20 membres de la commission permanente de la CEDFI.
Les ministères font également ce constat d’un plafond de verre : « alors que les femmes sont majoritaires parmi les étudiant-e-s, leur part diminue au fur et à mesure que le niveau hiérarchique augmente pour finalement n’être qu’une minorité dans les emplois de professeurs d’université (24 %), dans les conseils centraux des universités (à peine 27% de femmes en 2010) et aux postes de direction des universités (8%) et des pôles de recherche et d’enseignement supérieur (15%). » (...)
La principale orientation risque de donner des boutons aux contempteurs de la « théorie du gender ». Il s’agit en effet de développer les recherches sur le genre. Car « constituent des ressources essentielles à la conduite de politiques publiques d’égalité femmes-hommes. » Le plan prévoit également de promouvoir des enseignements sur l’égalité et le genre dans toutes les filières.