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le monde Diplomatique
Parcoursup, ou le nouveau nom de la sélection
#parcoursup #selection #universites
Article mis en ligne le 8 octobre 2022

Les lycéens de terminale utilisent depuis quatre ans la plate-forme Parcoursup pour obtenir une place à l’université. En généralisant la sélection des candidatures sur dossier, cet outil compromet la liberté de choisir et de poursuivre ses études. Un phénomène qui amplifie les inégalités scolaires.

Depuis quinze ans, les universités françaises sont confrontées à des bouleversements sans précédent. En 2007, à la veille de l’adoption de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU), portée par la ministre Valérie Pécresse (Union pour un mouvement populaire, UMP), le pays comptait 85 universités ; il en reste à peine 60, essentiellement regroupées et fusionnées entre elles. À cette date, elles scolarisaient 1 250 000 étudiantes et étudiants, auxquels s’ajoutaient 115 000 inscriptions dans les instituts universitaires de technologie (IUT). Ils sont à présent plus de 1 500 000 tandis que les effectifs en IUT ont très peu varié. Les universités françaises connaissent ainsi une réplique de la « seconde explosion scolaire », après celle des années 1990 induite par la généralisation de l’entrée en classe de seconde et par la forte hausse consécutive des effectifs des lycées et des premiers cycles universitaires : entre 1985 et 1995, la part de bacheliers dans une génération avait doublé, de 30 % à plus de 60 %.

Amplifiée par la reprise de la natalité entre 1995 et 2010, la montée des effectifs a, en effet, les mêmes ressorts : d’un côté, un élan des aspirations à la poursuite d’études ; de l’autre, une augmentation de l’accès au baccalauréat. Contre toute logique, la dépense publique par étudiant a pourtant baissé de 12 % pendant les trois derniers quinquennats. Et les universités restent les moins bien dotées