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POUR ACCUEILLIR EN FRANCE LES MIGRANTS DANS LA DIGNITE
Article mis en ligne le 21 janvier 2018

Le gouvernement a effectué, cet automne, un virage répressif envers les migrants.

Il s’est marqué par une circulaire du 20/11/2017, dite « d’éloignement » qui ordonne aux préfets et aux policiers d’intervenir dans les lieux d’hébergement pour y faire le tri des étrangers indésirables, là où ils sont abrités. L’objectif est de les incarcérer dans des centres « de rétention ».

Ce programme politique s’énonce dans une langue empreinte de termes honnis par l’histoire depuis la seconde moitié du 20e siècle :

  • le couple étranger/expulsion, opposé à celui des associations : réfugiés/solidarité
  • le « tri de étrangers indésirables » et leur « sélection », de sinistre mémoire
  • le doublet enfermement/ exclusion, dont Foucault a situé l’orbe historique
  • et, une série de termes et de sigles ravalant les réfugiés à l’état de catastrophe naturelle (comme les épidémies etc..) à traiter comme tels : « flux migratoires » à mieux « maîtriser », O.Q.T.F.(obligation à quitter le territoire français).
  • Sollicitées à « collaborer » au tri, les associations en charge de l’hébergement ont, le 8/12/2017, claqué la porte du Ministère de l’Intérieur, et dénoncé cette politique.

Celle –ci s’inscrit dans un contexte international. Depuis bientôt 30 ans, la France refuse de signer la charte de l’ONU sur le droit des migrants (du 18/12/1990).

Les autres pays riches font de même, confirmant que, si la migration est, pour l’essentiel un effet de la mondialisation, les pays riches qui en tirent profit ne veulent pas en assumer les conséquences en termes de droits humains. La déclaration du Président de la République se disant prêt à ouvrir les bras aux traders londoniens venait à point, en ce mois de Décembre, pour préciser les critères selon lesquels les migrants deviennent souhaitables.

En tant qu’analystes, psychiatres, psychologues, les réalités de notre pratique nous confrontent à la détresse sans barrière de nationalité, et nous fait découvrir les potentialités de chacun dès qu’une écoute est permise.

Nous soutenons, donc, la position des associations qui placent au premier rang de leur éthique l’exigence d’accueillir les migrants et les réfugiés dans la sécurité et la dignité, ce qui n’est que le respect des droits fondamentaux des personnes selon les dispositions du droit international.