
Faut-il dire Montreuil-la-honte, ou reconnaître à cette ville d’être simplement à l’avant-garde de la France sarko-fasciste – le pays où l’on chasse les Roms dans les rues. Dormez en paix, braves gens, les trente Roms avec leurs bébés, leurs enfants et leurs vieux qui occupaient le trottoir rue Étienne Marcel depuis trois semaines sans susciter beaucoup d’émotions, ont été chassés par la police. Chassés pied à pied.
Ils ont dû dégager leur campement, puis les flics les ont suivis, pourchassés à travers les rues, jusqu’à ce qu’ils franchissent les frontières de la commune pour entrer dans Paris – où les flics de Paris ont pris le relai, jusqu’à ce qu’ils soient finalement abrités dans un local associatif, celui de Télé-liberté (qui participe au Collectif contre la xénophobie), 7, rue Courat, dans le XXe.
Ils sont au chaud pour le moment, mais cherchent toujours une maison. (...)
L’attitude des polices de Montreuil et de Paris, sous les ordres des Préfets Lambert et Gaudin, est directement incriminable. La chasse perpétuelle qu’ils ont infligé des heures durant à un groupe de familles, portant leurs affaires et leurs bébés, est un acte caractérisé de barbarie. Les sanctions pénales les plus lourdes s’appliquent à ce genre de crimes assimilables au crime contre l’humanité. On se doit de relever que ces Préfets sont deux hommes du Président – et de son compère Claude Guéant –, et que ce n’est un mystère pour personnes que les opérations sont dirigées au sommet de l’État. (...)
dans une telle situation d’urgence et de détresse, c’est à tout-un-chacun de prêter assistance.
Ouvrez vos portes !
Les roms sont chassés comme des chiens.
Il est du devoir de chacun d’ouvrir ses portes. Vous disposez d’un hangar, d’un terrain, d’un lieu quel qu’il soit qui puisse abriter des humains pourchassés ? (...)
Face à ce programme sans nom, il reste la possibilité d’une résistance citoyenne. Dans ce climat de racisme triomphant, c’est à chacun de s’engager pour une solidarité active avec les persécutés.