Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Blogs de Médiapart
On n’instrumentalise pas la santé des migrant-e-s à des fins politiciennes
Accueil de Merde
Article mis en ligne le 22 septembre 2019

Restreindre l’AME, ou la CMU-C, c’est mettre en péril, une nouvelle fois, la vie des personnes migrantes. Aujourd’hui, en inauguration d’une journée de fortes mobilisations mais aussi journée du patrimoine, nous avons voulu le rappeler à Docteure Agnès Buzyn. Notre plus grand patrimoine : notre système universel de santé !

L’automne 2019, avec l’ouverture du débat parlementaire sur l’immigration, sera l’occasion pour le gouvernement de remettre en cause l’accès des personnes migrantes aux soins de santé. Le gouvernement envisage la restriction de l’Aide Médicale d’Etat (AME), seul dispositif permettant aux résidents sans-papiers ou en attente de papiers d’accéder à des soins. Les personnes ne disposant pas de titre de séjour demeurent en effet exclues du système de protection sociale universelle. L’AME couvre un panier de soins restreints et essentiels : soins aux urgences, vaccinations obligatoires, dépistage, soins liés à la grossesse, etc. Rendre payant ce dispositif ou limiter la liste des soins couverts signifie mettre en danger des personnes déjà très exposées aux risques de santé, et fragiliser encore plus leurs droits.

Cette énième remise en cause de l’AME ne nous surprend pas, tant le dispositif a fait l’objet depuis 10 ans d’un travail de sape systématique de la part de politiques de droite et d’extrême droite, au nom de contre-vérités éternellement remâchées - comme le mythe de « l’appel d’air », infirmé par les statistiques officielles – justifiant un discours raciste et xénophobe. Elle nous inquiète profondément car année après année, ce sont de nouveaux obstacles qui rétrécissent l’accès des personnes migrantes à leurs droits fondamentaux.

Nous citoyen-ne.s solidaires des exilé-e-s manifestons contre cette réforme. Nous protestons contre l’instrumentalisation de la protection sociale au service d’une politique d’immigration toujours plus répressive. Nous le faisons en écrivant en lettres de sang AME sur fond d’un « Accueil de Merde » qui reste le signe de la politique française en matière d’asile. En cette journée du patrimoine, c’est ainsi que nous souhaitons apporter notre pierre à l’édifice de la lutte pour les droits humains.

Nous accompagnons notre action d’une lettre ouverte à Docteure Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé, que nous reproduisons dans ce communiqué.