
L214 révèle ce mercredi 20 avril une enquête* sur le traitement des veaux laitiers à l’engraissement.
Les images proviennent de l’élevage du centre de recherche et d’innovation du groupe agroalimentaire Denkavit, numéro 2 du veau en France, situé au siège social français de l’entreprise à Montreuil-Bellay en Maine-et-Loire (Pays de la Loire).
Certains veaux subissent des violences de la part d’employés de l’entreprise qui usent de la force pour les manipuler : coups de pied, de poing et de bâton, projections.
L214 porte plainte pour mauvais traitement et sévices graves auprès du procureur de la République du tribunal judiciaire de Saumur.
Dans ce centre, Denkavit réalise des études sur la nutrition, le logement, le bien-être des animaux ainsi que sur le matériel d’élevage1.
Les 300 veaux enfermés dans les 3 bâtiments de cet établissement proviennent d’élevages laitiers : en France, 55 % des veaux laitiers sont destinés à la boucherie.
Ces jeunes animaux arrivent au cours des 2 semaines suivant leur naissance.
Ils restent enfermés dans des cages individuelles minuscules au sol nu et dépourvu de litière, sans eau à disposition, nourris et abreuvés 2 fois par jour, jusqu’à leurs 8 semaines.
Ils sont ensuite placés en groupes, toujours dans ces bâtiments, jusqu’à leur abattage vers 6 mois. (...)
Certains veaux sont affectés par des pathologies respiratoires et digestives, et développent divers symptômes : fièvre, écoulement nasal, diarrhée, toux.
Certains souffrent aussi d’otite ou de méningite.
Pour combattre ces pathologies liées à la claustration et à la fragilité de ces très jeunes animaux, des antibiotiques leur sont largement administrés :
7 antibiotiques ont été relevés sur place2 par un lanceur d’alerte dont 3 appartenant à 2 familles classées par l’OMS en priorité majeure3
dans le cadre de la surveillance des résistances aux antibiotiques (antibiorésistance).
Pour Sébastien Arsac, cofondateur de L214 : « Ces images de violences révoltent et indignent. Ces actes condamnables sont le fruit d’un système d’élevage qui optimise à tout prix sa production sans considérer la sensibilité des animaux.
C’est ce système de production intensive qu’il faut faire évoluer en priorité, et les autorités ont un rôle majeur à jouer.
Aujourd’hui, nous demandons au préfet du Maine-et-Loire de diligenter une inspection vétérinaire d’urgence et d’appliquer des sanctions immédiates contre la société Denkavit. » (...)
1 veau sur 5 en France est élevé dans les Pays de la Loire
Avec 1,2 million de veaux élevés chaque année, la France est le 2e producteur européen de viande de veau derrière les Pays-Bas. (...)
9 veaux de boucherie sur 10 ne sont pas nourris par leur mère
91 % des veaux de boucherie sont élevés en élevage intensif (...)