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Nouveau jugement concernant les "fonds vautours", un nouveau chapitre de la dette illégale et illégitime
Article mis en ligne le 4 septembre 2013

Le jugement récent de la Cour d’appel de New York confirmant que l’Argentine doit payer aux détenteurs de bons 100% de la valeur nominale de leurs crédits est une démonstration supplémentaire que tant que l’Argentine ne répudie pas sa dette
publique illégale et illégitime elle demeurera soumise aux intérêts du capital transnational.

Dans le cas présent, il s’agit de fonds d’investissement qui après le défaut ont acheté ces titres pour 20% de leur valeur nominale et qui ensuite ont refusé la proposition d’Echange de 2005 et sa réouverture en 2010 pour saisir la justice new-yorkaise à l’encontre de l’Argentine. Cette possibilité leur a été donnée en raison des droits octroyés par l’Argentine lors de l’émission des titres. Parmi ceux-ci on trouve le transfert de la juridiction à New York et la renonciation à l’immunité souveraine |1| ou à la clause du créancier le plus favorisé |2|. Il s’agit d’une constante que ce soit pour l’endettement relatif aux années 1990 ou à celui de la décennie kirchneriste.

Limité par ses propres actes, le gouvernement se limite face au jugement à réaffirmer sa vocation de payeur en tentant de s’attirer les bonnes grâces de la justice nord-américaine et du secteur financier international. C’est ainsi que vient d’être déposé au Congrès un projet de loi qui, d’une part, ré-ouvre l’Echange pour 7% des détenteurs de titres dans les mêmes conditions que lors des Echanges de 2005 et de 2010 et d’autre part, offre aux autres qui avaient participé aux Echanges de 2005 et de 2010 que le lieu de paiement soit transféré en Argentine pour leur garantir un paiement régulier et leur éviter d’éventuels embargos qui pourraient toucher des fonds argentins suite au jugement de New York.

L’endettement de différents organismes étatiques comme la Banque centrale et l’Administration nationale de Sécurité sociale ayant atteint sa limite, le gouvernement dans cette logique se voit obligé de retourner sur les marchés internationaux de capitaux pour continuer le cycle d’endettement. Mais pour y parvenir, le pouvoir mondial exige que notre pays régularise 100% de sa dette, c’est à dire avec tous les détenteurs restants et le Club de Paris. (...)

au delà du discours de "désendettement", la dette publique demeure le principal frein économique. Comme la présidente vient de le reconnaître, l’Argentine a payé depuis 2003, 173,7 milliards de dollars. Ce montant incroyable prouve que l’Argentine pourrait se passer de l’endettement ou des investissements étrangers pour se financer ou qu’il existe des
fonds pour par exemple garantir une pension de vieillesse minimale équivalente à 82% du salaire minimum indexé sur l’évolution du coût de la vie à tous les retraités. Les ressources existent, elles doivent seulement être ré-affectées.

La présidente n’a cependant pas dit que si la dette publique se montait à 144 milliards de dollars en 2002, le montant actuel atteint 209 milliards alors qu’entre temps ont été payés les 173,7 milliards mentionnés. Les chiffres démontrent que la dette est une vaste escroquerie, un moyen de pomper les richesses produites par le travail argentin. Son origine est illégale et illégitime et elle a déjà été remboursée plusieurs fois.

Il est donc nécessaire comme première mesure urgente de suspendre les paiements jusqu’à ce qu’un audit détermine quels sont les montants illégaux et illégitimes (...)

La dette est avant tout et surtout un instrument de domination privilégié du capital international pour imposer son agenda de privatisations depuis la décennie des années 1970 jusqu’aujourd’hui. Répudier la dette est aussi un moyen de mettre fin à la structure économico/juridique d’un modèle productif extractif construit au cours des 35 dernières années, qui favorise les intérêts du capital transnational.

C’est la raison pour laquelle nous sommes en faveur d’un audit de la dette, de la sortie du CIRDI, de la construction d’une nouvelle architecture financière régionale (la Banque du Sud, le SUCRE, la nouvelle unité d’échange destinée à remplacer le dollar dans les échanges des pays membres de l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA), la Banque de l’ALBA) comme autant de pas indispensables à la construction d’un projet anticapitaliste qui mette en son centre la satisfaction des besoins du peuple.

Il n’y a pas d’autres alternatives. Comme disait Alejandro Olmos : soit on est au service du peuple contre la dette soit on est contre le peuple au service de la dette.