Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Libération
Nouveau bac : « Cette spécialité me dégoûte complètement des maths »
Article mis en ligne le 26 décembre 2019

« Libération » suit cette année trois élèves de première, qui nous racontent chaque mois à tour de rôle comment ils vivent la réforme du lycée. Ce mois-ci, Camille, du lycée Henri-IV dans le Ve arrondissement de Paris, évoque ses difficultés avec la spécialité maths.

« Je trouve la spécialité maths vraiment dure. On va très vite, il y a beaucoup de choses dans le programme et pas mal de nouveautés. C’est peut-être parce que je suis à Henri-IV mais je trouve que ce sont des notions assez compliquées que l’on doit aborder vite et on n’a pas le temps de comprendre. J’ai des camarades d’autres lycées qui m’ont dit pareil. J’ai de grosses difficultés dans cette matière. L’année dernière, j’arrivais à me maintenir à 12 de moyenne – c’était déjà compliqué – et là je suis tombée à 4,3. Au lycée Henri-IV, on nous a rajouté deux heures de plus dans notre emploi du temps pour cette spécialité, on a donc six heures de cours. Je n’imagine pas dans les autres lycées ce que ça doit être avec seulement quatre heures… (...)

C’est tout ou rien. Soit on prend beaucoup de maths, soit on ne prend rien donc ça a incité pas mal d’élèves à prendre cette spécialité. A la base, ce n’était vraiment pas une matière qui m’attirait, je n’aime pas trop les maths, c’était plutôt une sécurité pour Parcoursup et la suite. (...)

« Cette spécialité me dégoûte complètement des maths. Avant j’avais déjà un peu de mal avec cette matière mais ce n’était pas quelque chose qui me révulsait complètement mais là… J’arrive même plus à travailler. Ça m’a complètement dégoûté. J’ai l’impression d’être nulle. (...)

Les élèves avec des matières de type ES ou L n’ont pas besoin de maths à un niveau aussi poussé. Je ne comprends pas pourquoi on fait des choses si dures. En tout cas, la stratégie du gouvernement ne fonctionne pas. Je pense qu’ils ont fait ça dans l’optique d’augmenter le niveau mais aussi peut-être pour trier les élèves et n’avoir que les meilleurs qui continuent les maths. (...)

« Dans mon groupe de maths, il y a des génies qui y arrivent mais ils sont très peu. La majorité de la classe est en train de couler et flippe pour la suite, surtout ceux qui voulaient faire des sciences pures et dures. Ils leur faudraient conserver des maths mais ils n’ont pas envie et n’y arrivent pas. C’est un stress supplémentaire alors qu’avec la réforme du lycée, c’est déjà difficile. (...)

En terminale, il y a deux options : « maths complémentaires » pour ceux qui abandonnent en fin de première et veulent quand même continuer d’en faire un peu, et l’option « experte » pour ceux qui continuent en terminale et veulent en faire encore plus. Si ça peut vraiment m’aider pour Parcoursup pourquoi pas prendre maths complémentaires, mais il faut que j’y réfléchisse et que je me renseigne sur la charge de travail que ça implique. »