
En 5 ans, uniquement à Paris, Aubervilliers et Saint-Denis, plus de 60.000 personnes ont été prises en charge au cours de 283 opérations de mises à l’abri, dont 65 évacuations complètes de campement. Mais des gens restent à la rue !
Aujourd’hui même et deux mois après le démantèlement du campement de Saint-Denis le 17 novembre 2020, un nouveau campement s’est reconstitué Porte de La Chapelle.
Dans combien de temps sera-t-il démantelé ? Combien de gens seront relogés ? Combien ne le seront-ils ?
34 associations ont dressé un constat minutieux, chiffres à l’appui, du sous-dimensionnement des dispositifs dédiés à la prise en charge et à l’accompagnement des personnes présentes sur les campements (femmes, hommes et enfants).
Les droits fondamentaux les plus élémentaires ne sont pas respectés à Paris et aux portes de Paris, depuis de très nombreuses années.
Pire, la politique du "zéro campement", du démantèlement systématique, sans relogement total et inconditionnel, s’est même accrue depuis quelques mois.
Sans parler des pratiques policières qui consistent à déloger violemment les personnes de leur tente, à confisquer tentes et couvertures, à porter des coups à des gens sans défense.
Nous en sommes témoins depuis plusieurs mois, nous en avons été témoins place de la République, le 17 novembre. Nous en sommes encore aujourd’hui les témoins et nous craignons d’en être encore les témoins dans quelques semaines.
Le combat associatif sur le terrain est certes utile. Sans les associations, les personnes à la rue mourraient de faim, ne seraient pas soignées, dormiraient à même le sol, ne pourraient entreprendre leurs démarches administratives ... Mais nous atteignons nos limites !
Car nous sommes toujours en plein crise sanitaire ... Pour rester chez soi, il faut un chez soi ... Voilà 10 mois que nous avons lancé cette pétition et rien ne bouge ... les chose empirent.
Faites tourner encore et encore cette pétition. (...)
Voilà ce que nous, 34 associations avons écrit à la Défenseure des Droits pour lui demander qu’elle continue ce travail de documentation et se saisisse de cette situation que l’Etat gère mal ou ne veut pas gérer.
Si nous n’obtenons pas gain de cause, nous étudierons comment engager une action judiciaire en carence contre l’Etat ...
Faudra-t-il une seconde "affaire du siècle" pour enfin faire respecter le principe de fraternité en France ?