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Non-Fiction
Nous Autres (du 14 au 16 juin 2019) : entretien avec Catherine Blondeau directrice du festival
Nous autres 3 e édition : l’homme-monde Direction Patrick Boucheron, Catherine Blondeau Invitée d’honneur Natalie Zemon Davis
Article mis en ligne le 15 juin 2019

En choisissant de s’intéresser aux hommes-monde, cette édition rend hommage aux incarnations multiples de nos humanités. Entre fiction de soi et fiction de l’autre, entre tragédie de l’exil et jubilation de la rencontre, entre les géants enracinés de Pierre Michon et les existences créolisées d’Édouard Glissant, il s’agit toujours de creuser la question du Nous avec le même entêtement joyeux.

Nonfiction : Catherine Blondeau, vous dirigez le théâtre Grand T et – avec Patrick Boucheron qui en est le commissaire – le festival Nous autres. Qu’est-ce qui vous a amenée à fonder ce festival atypique ?

« Nous autres » recroise deux de mes passions, l’une pour le théâtre et pour les arts, l’autre pour les textes de toute nature et disciplines dont l’histoire. Au théâtre, aujourd’hui comme hier, beaucoup de pièces embrassent des sujets historiques. Or la création aborde ces sujets à sa manière, par le sensible, par la recherche d’une forme esthétique qui a pour effet de nourrir des questions plus que de formuler des réponses ou des récits.

Par ailleurs, il se trouve que mon parcours professionnel m’a amenée à alterner une activité de maître de conférence à l’université avec une autre de directrice de projets culturels, période pendant laquelle, alors que j’enseignais les littératures africaines et caribéennes de langue française et que je m’intéressais beaucoup aux questions d’anthropologie culturelle, j’ai découvert le travail de Patrick Boucheron sur l’histoire mondiale. (...)

Comment pourrions-nous faire pour construire un destin qui soit commun à l’humanité ? Un tel destin commun commence par une histoire commune. Mais comment raconter l’histoire sans épouser un point vue eurocentré, surplombant ? Comment donner leur place à la diversité des perspectives historiques et pour autant faire monde ? (...)

Pour cette troisième édition 2019 de notre « biennale », notre partenaire privilégié est cette fois l’université de Nantes : quatre professeurs se sont investis à fond ainsi que leurs étudiants, dont une quinzaine particulièrement actifs qui donnent une couleur toute nouvelle et très intéressante à l’événement. Cette fois-ci, vraiment, il s’agit d’un théâtre et d’une université qui travaillent ensemble sur un projet.

Au bout du compte, nous sommes soutenus par les trois musées, (le musée d’arts nous a rejoints) l’université, le jardin des Plantes, l’association « Nantes histoire », l’Institut des Etudes Avancées, le Centre chorégraphique, et tout le monde joue vraiment le jeu. (...)