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Le Monde
Notre-Dame-des-Landes : la gendarmerie se prépare à une opération d’ampleur
Article mis en ligne le 14 janvier 2018

Trente à quarante escadrons de gendarmerie mobile pourraient être mobilisés pour ce qui s’annonce comme l’une des opérations les plus délicates de son histoire en métropole.

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La détermination de certains à résister, y compris de façon violente, à leur délogement, est aussi un élément pris en compte par les gendarmes. « L’affrontement sera, à mon sens, inévitable », avance Frédéric Le Louette, président de l’association professionnelle GendXXI. Il se déroulera dans un contexte de « pression médiatique accrue », poursuit-il : « La gendarmerie devra être irréprochable, tout en subissant des gens qui n’ont rien à perdre. » La confrontation sur le terrain sera doublée d’une guerre des images. « La communication est un aspect très important », concède le haut gradé de la gendarmerie.

La mort de Rémi Fraisse, tué par l’explosion d’une grenade offensive sur la ZAD de Sivens (Tarn) en 2014, est présente dans les esprits. Si l’usage des grenades offensives a depuis été interdit, les militaires disposent d’un panel d’armes de force dite « intermédiaire », à l’image des grenades de désencerclement ou lacrymogènes ainsi que des lanceurs de balle de défense. « Il y aura des blessés des deux côtés, voire des morts », prévient un dirigeant de la gendarmerie.
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Trente à quarante escadrons mobilisés
D’après plusieurs sources, entre trente et quarante escadrons de gendarmerie mobile pourraient être mobilisés en cas d’évacuation de la ZAD, soit environ 2 500 militaires, pendant deux à trois semaines au moins. L’hypothèse d’une évacuation de la ZAD pour construire l’aéroport requerrait, en outre, des effectifs dans le temps, puisqu’une partie d’entre eux devrait continuer d’occuper le terrain pour s’assurer qu’il n’est pas réinvesti et que les travaux puissent être conduits.

Pendant l’évacuation, il faudra enfin mobiliser des unités de forces mobiles, gendarmes ou compagnies républicaines de sécurité (CRS), sur les axes routiers conduisant à la ZAD, mais aussi à Nantes et à Rennes, où des manifestations pourraient avoir lieu, ainsi qu’à d’autres endroits où sont envisagées des manifestations et des actions pouvant viser, par exemple, des équipements de Vinci, l’entreprise concessionnaire de l’aéroport.

Si le projet d’aéroport est abandonné, deux scénarios sont envisagés : le gouvernement peut décider d’évacuer la ZAD, ou envisager de permettre à certains occupants de rester sur place. Cette dernière possibilité aurait l’avantage de désamorcer toute une partie de l’opposition, notamment celle des agriculteurs, qui ont déjà manifesté avec 150 tracteurs, en 2016, pour protéger notamment les exploitations agricoles.