
Les forces de l’ordre peuvent-elles venir à bout des “squatteurs” de Notre-Dame- des-Landes (44) ? Gendarmes et policiers nous affirment que c’est quasiment... impossible. La mission coûte, en tout cas, très cher : selon nos informations, déjà plus d’1M€ pour les frais des seuls policiers.
(...) Question moyens, l’État fait les choses en grand. Actuellement, selon nos informations, quatre compagnies républicaines de sécurité (CRS), soit 320 hommes, sont déployées dans la seule région nantaise (Nantes ville et aéroport Nantes-Atlantique). « Plus de dix escadrons » de gendarmerie mobile, soit plus de 730 militaires, ont été engagés à et dans les environs de Notre-Dame-des-Landes. Mais pour les opérations coup de poing, comme lors des premières expulsions, en octobre dernier, le double de ces effectifs, soit au moins 2.200 hommes, sont déployés, affirme le principal syndicat de police, Unité SGP, majoritaire aussi chez les CRS. Selon ce syndicat, quatorze escadrons de gendarmes mobiles et quinze compagnies républicaines de sécurité ont été mobilisés à cette période-là sur la région nantaise. Le ministère de l’Intérieur, de son côté, reconnaît que « plus de 500 gendarmes mobiles et CRS ont pu participer simultanément aux opérations ». (...)
Le gouvernement peut-il consentir un tel effort dans la durée ? « La logistique a du mal à suivre, rapporte Thierry Boutier, délégué zonal Ouest du syndicat Unité SGP pour les CRS. Parfois mobilisées pour une ou deux journées, des compagnies ont dû être hébergées à Angers, à Vannes et à Rennes, faute de logement disponible dans la région nantaise. Cela fait des temps de déplacement supplémentaires et de la fatigue en plus. « Les relèves posent problème, surtout quand les renforts viennent de toute la France (Nice, Orléans, Pau et La Rochelle actuellement) ».
« On n’en voit pas la fin » (...)
« Il ne faudrait pas qu’il y ait d’autres gros événements de ce type en France ou des manifestations dans tout le pays, prévient un autre policier. Il n’est pas possible de tenir dans la durée et de fixer autant d’effectifs sur un seul site ».
C’est bien là le gros problème des forces de l’ordre. « Déloger, on peut faire. Mais tenir, c’est impossible. On ne peut pas empêcher les gens de revenir le lendemain ou la nuit », reconnaît un spécialiste du maintien de l’ordre.
Le dispositif risque en tout cas de coûter une petite fortune à l’État et donc au contribuable. (...)