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Non-Fiction
Non !
Article mis en ligne le 22 novembre 2014
dernière modification le 18 novembre 2014

Il est certain que les actes permettent bien des changements. Mais les mots en sont le marchepied. Le plus souvent on commence par écrire « non », par écrire son désaccord, par le faire savoir, par le redire. Alors on devient un « rebelle », un homme ou une femme un peu à la marge. On entre dans la classification si particulière du rebelle, celui que l’on rejette, qu’on ne peut pas dompter, ou qui s’exclut lui-même. Il est celui qui, dans tous les cas, n’est pas d’accord avec ce qui s’impose à lui. La littérature regorge de rebelles qui n’ont pas seulement marqué l’histoire. Beaucoup ont fait l’histoire.

Pourquoi dire « non » ? Pourquoi ne pas céder à la facilité d’un « oui », à l’accord plutôt qu’au désaccord ? Et contre quoi le « non » devient-il si indispensable, si nécessaire mais aussi si risqué ? Pour Jean-Noël Jeanneney et Grégoire Kauffmann, l’ordre et le pouvoir immuable sont le berceau de la rébellion parce que, par nature, ils ne sont pas des fatalités mais des figures imposées. En publiant une anthologie des rebelles1, ils offrent à chacun de lire ou relire les termes de la rébellion contre l’ordre établi. Ecrire « non », c’est dire son refus, ou parfois juste ses craintes et ses doutes, contre une parole auréolée de tous les sacrements divins ou populaires.

La littérature est le creuset de cette rébellion qui a marqué les siècles. Et les mots sont ses armes. (...)

On retient de cette anthologie que les « non » font avancer ou reculer la marche du progrès. Elle-même n’est pas épargnée par l’incertitude. Mais l’incertain est l’encre de la littérature. Et la littérature est l’indispensable. A lire, sans rébellion.