
La semaine à venir s’annonce animée politiquement et socialement en France. Du renversement du gouvernement de François Bayrou prévu lundi à la possible remise en cause de la note souveraine de la France par l’agence Fitch, vendredi, en passant par le mouvement "Bloquons tout", mercredi, France 24 déroule le programme.
Depuis l’annonce du Premier ministre le 25 août de la tenue d’un vote de confiance, le monde politique est en ébullition et se demande de quoi l’après-Bayrou sera fait. D’autant que la rentrée sociale, avec le mouvement "Bloquons tout" prévu le 10 septembre et la journée d’action intersyndicale programmée le 18, était déjà annoncée comme potentiellement explosive (...)
Lundi 8 septembre : la chute promise de François Bayrou
Le Premier ministre a eu beau se démener depuis le 25 août pour sauver son gouvernement en recevant les responsables des partis politiques et en multipliant les rendez-vous médiatiques, sa chute ne fait aucun doute. Il pensait trouver un chemin pour éviter d’être renversé lundi et refusait de croire toutes les oppositions qui promettaient depuis deux semaines de ne pas voter la confiance, mais François Bayrou a fini par se rendre à l’évidence : son avenir est scellé. (...)
Mardi 9 septembre : que fera Emmanuel Macron ?
Le gouvernement de François Bayrou renversé, le président de la République se retrouvera en première ligne et devra choisir : nommer un nouveau Premier ministre rapidement, comme le veulent les partis du socle commun et le Parti socialiste, dissoudre à nouveau l’Assemblée nationale, comme le demande notamment le Rassemblement national, ou bien démissionner, comme le réclame La France insoumise ? (...)
Si Emmanuel Macron a exclu cette dernière option et semble pour le moment écarter la dissolution, impossible toutefois de faire le moindre pronostic, tant le chef de l’État aime à prendre des décisions inattendues. (...)
Mercredi 10 septembre : journée d’action du mouvement "Bloquons tout"
Le mouvement a été lancé par des appels sur les réseaux sociaux au printemps mais a surtout pris de l’ampleur au lendemain de la présentation de son budget, le 15 juillet, par François Bayrou. Le but : bloquer la France le 10 septembre avec des grèves, des débrayages et des blocages.
Largement soutenu par la gauche politique et en particulier La France insoumise, "Bloquons tout" est devenu au fil des semaines de l’été un mouvement noyauté par la gauche radicale et l’extrême gauche. Le profil de ses partisans actifs sur les boucles Telegram, notamment, a été étudié par une enquête de la Fondation Jean-Jaurès et par les renseignements territoriaux. (...)
Reste à savoir si l’appel au blocage et les nombreuses assemblées générales organisées en amont du 10 septembre seront suivies le jour-J et si le pays sera effectivement bloqué. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a déclaré, vendredi 5 septembre lors d’un déplacement à Clermont-Ferrand, ne pas croire à "des mouvements d’ampleur" mais a estimé qu’il pourrait toutefois y avoir "des actions spectaculaires". "J’ai envoyé un télégramme au préfet pour leur demander de faire preuve de la plus grande fermeté. Il n’est pas question que des sites stratégiques, des infrastructures essentielles à la vie du pays puissent être bloqués", a affirmé le ministre.
Les autorités s’attendent à des actions diverses sur tout le territoire, allant de blocages de gares, de raffineries, d’axes de circulation, à des opérations de sabotages de radars automatiques et des manifestations classiques.
Les services de renseignements soulignent la difficulté à anticiper ce que sera ce mouvement "horizontal" et sans chef. (...)
Vendredi 12 septembre : Fitch dégradera-t-elle la note souveraine de la France ?
La semaine politique et sociale pourrait s’achever par une dégradation de la note de crédit de la France, à l’image de ce qu’il s’était passé en décembre 2024 lorsque l’agence Moody’s avait abaissé la note française, après la chute du gouvernement de Michel Barnier.
Or, l’agence Fitch, qui fait régulièrement office de précurseur, doit justement publier son avis sur la France le 12 septembre, après avoir maintenu en octobre dernier la note de crédit de la France à "AA-" mais revu sa perspective à "négative".
Nombre d’analystes estiment que le vote du 8 septembre à l’Assemblée nationale accroît le risque d’une dégradation de la note de crédit de la France. (...)