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France3
Nantes : des journalistes de France 3 gênés dans leur travail par des policiers
Article mis en ligne le 8 décembre 2019

Couvrir une manifestation qui peut potentiellement devenir violente n’est jamais chose facile.

Il faut comprendre ce qui s’y passe, estimer les forces en présence, filmer, recueillir des témoignages, photographier, avant de rentrer "digérer" toute la matière en salle de montage ou dans sa rédaction et enfin sortir le reportage dans les temps.

A cela s’ajoute aujourd’hui l’alimentation des sites internet et réseaux sociaux parfois en direct.

Depuis quelques années, de témoins, les journalistes sont devenus des cibles. Il leur faut donc aussi estimer les dangers et éviter parfois les objets qui leurs sont lancés. Subir aussi des insultes et éviter les agressions physiques, elles se sont multipliées lors de la crise des gilets jaunes.

Certains confrères ont reçu aussi des tirs de LBD.
Des équipements de protection et des agents de sécurité

La plupart des journalistes emportent désormais avec eux un équipement de protection.

Cet équipement comprend principalement un casque, des lunettes et un masque de protection contre les gaz lacrymogènes ainsi qu’un brassard presse les identifiant auprès des forces de l’ordre.

Ce samedi 14 septembre, France 3 Pays de la Loire avait mobilisé deux équipes, comprenant chacune un rédacteur et un journaliste reporter d’images (cameraman) ainsi que deux agents de sécurité pour les protéger d’éventuelles agressions. (...)

"Vers 10h30 samedi matin, nous étions seuls sur la place Mellinet à Nantes (où devaient converger les manifestants). Des voitures de police sont arrivées, Vincent (le cameraman) a commencé à filmer pour alimenter le journal de midi. D’une rue adjacente est arrivée une petite dizaine de policiers en tenue. L’un d’eux a approché son téléphone portable et filmé mon collègue de près, quasiment sous son nez. Et en lui intimant l’ordre d’arrêter de filmer."

Notre consœur est autant surprise par la situation que par le ton agressif des policiers. L’un d’eux regarde le brassard presse que le journaliste porte au bras et met en doute sa validité. Le brassard est pourtant tout ce qu’il y a de plus officiel, c’est celui que les journalistes peuvent se procurer auprès de la Commission de la Carte d’Identité des Journalistes Professionnels.

Remarquant que Céline n’en porte pas, il l’interroge et lui demande pourquoi. "Vous avez honte d’être journaliste ?" (...)

L’agent de sécurité de l’équipe de reportage interpellé

Puis les policiers s’intéressent aux deux agents de sécurité qui accompagnent l’équipe.

"C’est quoi ces agents de sécurité ? demande l’un des policiers. Ils sont là pourquoi ?" Et ils sont fouillés. L’un d’eux est embarqué sans explication dans un fourgon. Emmené au commissariat central, il n’en ressortira qu’en fin d’après-midi.

"Ça fait 25 ans, que je travaille à France 3, je n’ai jamais été confrontée à ce genre d’attitude" s’étonne la journaliste intimement convaincue que les policiers voulaient provoquer un outrage de leur part.

L’agent de sécurité Sébastien Reguillon devait assurer la protection de Céline, journaliste à France 3 Pays de la Loire. Il nous raconte sa journée…en garde à vue. (...)

Sur Twitter :

Un syndicat policier d’extrême droite publie en ligne une liste de journalistes à neutraliser.

Il ne s’agit pas d’un vulgaire groupe néo-nazi isolé, mais de commissaires payés, assermentés, armés et protégés par l’Etat.

Réveillons nous, car on fonce droit vers la barbarie. https://t.co/IVlCuHhP20