
Depuis le 1er janvier, les fabricants, importateurs et distributeurs de nanoparticules doivent déclarer à l’Agence nationale de sécurité sanitaire les quantités et les usages de ces matériaux.
(...) Dans un contexte de réglementation européenne en construction, la France s’avère pionnière sur cette question. Alors que l’utilisation des nanoparticules est de plus en plus courante, leur encadrement spécifique reste en effet quasi absent. La commission européenne considère que le règlement Reach permet un cadre suffisant pour gérer les risques liés aux nanomatériaux.
Certaines de ses annexes devraient cependant être modifiées pour mieux prendre en compte les "nano" et l’Agence européenne des produits chimiques (Echa) pourrait élaborer de nouvelles orientations pour les enregistrements après 2013.
Socle de l’édifice, la définition harmonisée au niveau européen n’a été rendue publique qu’en octobre 2011. Elle considère comme nanoparticule "un matériau naturel, formé accidentellement ou manufacturé contenant des particules libres, sous forme d’agrégat ou sous forme d’agglomérat, dont au moins 50% des particules, dans la répartition numérique par taille, présentent une ou plusieurs dimensions externes se situant entre 1 nm et 100 nm". Ce texte pourrait toutefois être révisé d’ici décembre 2014, en fonction du retour d’expérience et des nouvelles données scientifiques. (...)
Si ce premier pas semblait indispensable, de nombreuses critiques émergent. Tout d’abord, concernant la définition des nanoparticules, la taille limite supérieure est jugée comme trop restrictive : au-delà de 100 nm, les particules sortent du champ des "nano".
Ensuite, le Comité scientifique des risques sanitaires émergents européen préconisait un seuil largement inférieur à celui adopté : selon lui, 0,15% - et non 50% - des particules qui constituent un matériau doivent être comprises entre 1 et 100 nm.
Enfin, les acteurs du secteur pourront s’abriter derrière le secret industriel pour limiter la portée publique des informations déclarées (...)