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NOUVEL APPEL DE TOUS MIGRANTS POUR REFUGES SOLIDAIRES !
#refugesSolidaires #tousMigrants
Article mis en ligne le 11 novembre 2022
dernière modification le 10 novembre 2022

Refuges Solidaires a besoin de vos dons pour montrer qu’une autre politique est possible et poursuivre sa mission d’accueil d’urgence inconditionnel tant que l’État ne respecte pas ses obligations.

En contradiction avec les principes de liberté de circulation au sein de l’Union Européenne, le gouvernement ne cesse depuis 2015 de renforcer la militarisation de la frontière pour refouler les personnes exilées. Cette politique de rejet oblige ces personnes à prendre beaucoup de risques en passant par la montagne.

Créée en 2017, l’association Refuges Solidaires accueille de façon inconditionnelle les personnes exilées de passage à Briançon (Hautes-Alpes), du fait du refus des pouvoirs publics de les héberger et de respecter leurs droits. Depuis l’ouverture du refuge, plus de 20 000 personnes ont été accueillies. Elles y trouvent un accueil chaleureux, des repas chauds, un lit et des soins médicaux pour un bref temps de pause avant de reprendre leur route.

Face à l’inadaptation et la vétusté des premiers locaux et face à l’hostilité du nouveau maire, un nouveau lieu, « Les Terrasses Solidaires », a été acheté grâce à la solidarité locale et nationale. Ouvert en août 2021, il a permis d’améliorer considérablement les conditions d’accueil tout en imposant de nouvelles exigences, notamment celles des établissements recevant du public (ERP).

Confrontée régulièrement à un nombre de personnes à héberger dépassant largement la capacité des locaux, l’association Refuges Solidaires a une nouvelle fois rappelé l’État à ses responsabilités en octobre 2021. La réponse a été l’envoi d’un escadron supplémentaire de gendarmes mobiles à la frontière pour refouler les personnes exilées, au mépris de la loi qui prévoit depuis 1982 la possibilité d’y solliciter l’asile.

Pour la préfecture des Hautes-Alpes, il n’est toujours pas question d’ouvrir des lieux d’accueil d’urgence dans le Briançonnais en cas de sur-occupation du Refuge, et encore moins pour soutenir ce lieu qui repose exclusivement sur la solidarité citoyenne.

Récemment sollicité par Refuges Solidaires, le nouveau préfet répond : « la seule aide que nous pouvons vous offrir est de réduire le nombre d’arrivées en sécurisant la frontière ».

« Sécuriser » la frontière ? Mais qui menace qui à cette frontière où ne cesse de se développer la station de Montgenèvre, au sein du « 5ème plus grand domaine skiable du monde », selon sa publicité ?

Le gouvernement criminalise les personnes exilées (contrôle au faciès à la frontière, poursuites dans la montagne, refoulement, enfermement). On veut faire croire à la population que les « migrants » sont « indésirables » et qu’il faut les décourager de venir, par les multiples obstacles administratifs, les violences policières et les lois qui se succèdent toujours plus restrictives.

Pourtant, l’État peut se donner les moyens d’assumer son devoir d’assistance envers les personnes exilées, avec célérité et une certaine efficacité, comme on l’a vu lors de l’accueil des réfugiés de l’Ukraine en guerre.

Cette politique discriminatoire, illégale, illégitime, et source de dangers, produit de nouvelles souffrances et traumatismes, sans jamais dissuader les personnes exilées de tenter de franchir la frontière. Huit personnes ont trouvé la mort dans nos montagnes.

Face à ces réalités, Refuges Solidaires, Tous Migrants et l’ensemble des acteurs de la solidarité du Briançonnais, bénéficient du soutien important de la population locale ou d’autres régions, celui de nombreuses ONG, ainsi que celui d’un nombre croissant de communes, d’élus locaux et de parlementaires français et européens.

La situation de crise de l’automne 2021 a une nouvelle fois attiré l’attention sur la situation extrêmement difficile des personnes exilées et sur les limites de l’action solidaire. Le relais des médias et les initiatives prises localement ont suscité une vague de solidarité et de nombreux dons. Cet apport financier a permis à Refuges Solidaires de réintégrer ses locaux début décembre 2021 avec une équipe de 7 salariés.

Depuis lors, plusieurs milliers de personnes ont été accueillies. La SCI propriétaire du lieu et l’association gestionnaire “Les Terrasses Solidaires”, qui regroupe les associations utilisatrices, s’efforcent de permettre à Refuges Solidaires, principal utilisateur, de poursuivre sa mission d’accueil inconditionnel.

Malgré cette mobilisation exemplaire, la professionnalisation nécessaire d’une partie des activités et les exigences liées aux nouveaux locaux ont conduit Refuges Solidaires à changer d’échelle budgétaire, avec un coût de fonctionnement d’environ 1000 € par jour pour 60 à 80 personnes accueillies…

L’association ne reçoit aucun financement public alors qu’elle pallie la défaillance de l’État qui dépense 35 millions d’euros sur un an pour financer 2 escadrons de gendarmes mobiles (Briançon, un accueil exemplaire mais fragile, Alternatives Economiques, n°425, juillet-août 2022), soit près de 100 000 euros par jour.

Comme le montre un article de Didier Fassin à travers plusieurs exemples dont celui du Briançonnais, si la militarisation de la frontière a bien une efficacité, « elle est purement politique ». Car la politique relative à l’immigration apparait comme « probablement la plus coût-inefficace des politiques publiques menées par l’État français (…) ». ("Immigration : Ia politique publique la plus coût-inefficace ?" Alternatives Économiques - 02/03/2022). En effet, malgré un nombre toujours plus important de militaires, les personnes exilées finissent toujours par passer au prix de souffrances accrues.

Face à cette gabegie cynique et mortifère, Refuges Solidaires a besoin de nombreux donateurs pour montrer qu’une autre politique est possible et poursuivre sa mission d’accueil d’urgence inconditionnel tant que le gouvernement ne respecte pas ses obligations.

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