
A 22 ans, en 1946, elle a été la seule femme à participer à l’élaboration de la Constitution japonaise. Y inscrivant le principe d’égalité entre les femmes et les hommes.
Personne ou presque, en Occident, ne connaît Beate Sirota Gordon. Mais cette femme, décédée le 30 décembre à New York, à l’âge de 89 ans, « a marqué de son empreinte l’histoire japonaise. Ou, plus précisément, l’histoire des femmes japonaises », souligne France24.com en rendant hommage à cette pionnière.
A 22 ans, en 1946, Beate Gordon a été « la seule femme parmi une douzaine d’hommes à participer » à l’élaboration de la Constitution japonaise, élaborée en secret et en sept jours. La seule femme parmi deux douzaines d’hommes, même, selon le New York Times qui voit en elle une « héroïne ». Celle qui vivait alors au Japon depuis 10 ans a été spécialement chargée des dispositions relatives aux droits des femmes. « Les femmes japonaises étaient traditionnellement traitées comme des meubles, elles pouvaient être achetées et vendues sur un coup de tête. Elles n’avaient absolument aucun droit », expliquait-elle en 1999 au Dallas Morning News.
C’est à elle, détaille France24, qu’on doit l’article 14 de la Loi fondamentale japonaise qui « stipule notamment que "tous les citoyens sont égaux devant la loi, sans qu’il y ait de discrimination dans les relations politiques, économiques ou sociales pour cause d’appartenance raciale, familiale, de religion, de sexe ou de statut social". C’est également à Beate Sirota que les femmes japonaises doivent "l’égalité des droits entre mari et femme", notamment sur les questions d’héritage, et l’affirmation du "consentement mutuel comme principe fondamental du mariage". La jeune femme introduit également des articles relatifs au droit à l’éducation et au travail salarié pour les femmes. » (...)