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Mort d’Adama Traoré : les médias malmènent (enfin) la version du procureur
Article mis en ligne le 7 août 2016

Quelles sont les circonstances exactes de la mort d’Adama Traoré survenue le 19 juillet à Beaumont-sur-Oise suite à son arrestation par les gendarmes ? Si les médias ont d’abord repris sans distance la version du procureur de Pontoise Yves Jannier – qui a évoqué tour à tour une crise cardiaque puis une "infection grave" – la presse a finalement mis au jour les incohérences voire les omissions des autorités.

Retour sur une affaire où la famille de la victime, d’abord méfiante vis-à-vis des journalistes, a fini par se faire entendre d’eux.

"Avant, la télé, on l’entendait. Depuis la mort de mon frère, on l’écoute. On écoute chaque phrase. Chaque mot. Chaque virgule." (...)

Le regard au loin, Assa Traoré énumère les mots des médias qui l’ont blessée : infection très grave. Mort d’une cause cardiaque. Interpellé pour extorsion de fonds. Jeune homme de 24 ans. "Non, mon frère n’est pas juste un jeune homme de 24 ans. Il s’appelle Adama Traoré. Et pas Adamo ou Amada comme on a pu l’entendre dans les médias. Mon frère est mort le 19 juillet. Le jour de son anniversaire." Une mort entourée de mensonges selon elle. (...)

Retour sur la journée du mardi 19 juillet : le décès d’Adama Traoré est annoncé peu avant minuit et le procureur de Pontoise, Yves Jannier, évoque alors un malaise cardiaque. La famille assure de son côté que le jeune homme a été tabassé par les gendarmes qui l’ont arrêté. (...)

Lire aussi : Mort d’Adama Traoré : Ses proches déposent deux plaintes contre les forces de l’ordre
La famille d’Adama Traoré vient de déposer deux plaintes dénonçant l’attitude des forces de l’ordre pendant et après l’arrestation pendant laquelle le jeune homme est décédé le 19 juillet dans le Val-d’Oise.

La première de ces plaintes, avec constitution de partie civile, a été déposée auprès du doyen des juges d’instruction du tribunal de Pontoise pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », a indiqué à l’AFP Yassine Bouzrou, avocat de la mère et de quatre des frères et sœurs d’Adama Traoré.

Dans une autre plainte, qui devait être déposée auprès du procureur de Pontoise et dont l’AFP a eu copie ce samedi, la famille accuse une gendarme de « faux en écritures publiques aggravés, dénonciation calomnieuse, modification de scène de crime ». (...)

Lors de son arrestation, le jeune homme avait été maintenu au sol sous « le poids des corps » de trois gendarmes, selon une source proche de l’enquête citant les déclarations de l’un des militaires. Cette technique destinée à le maîtriser pourrait, selon Me Yassine Bouzrou, être à l’origine du « syndrome asphyxique » constaté lors de deux autopsies.

>> A lire aussi : Ce qu’il s’est passé lors de l’interpellation d’Adama Traoré
Une gendarme mise en cause

La gendarme mise en cause dans la seconde plainte est accusée d’avoir noté à tort sur procès-verbal qu’Adama Traoré avait tenté de s’interposer à l’interpellation de son frère et commis des violences contre un gendarme.

« Il est donc permis de penser » que ce procès-verbal a été rédigé « dans le dessein de protéger ses collègues et de nuire à la manifestation de la vérité dans le cadre de l’enquête relative aux causes de la mort de Monsieur AdamaTraoré », est-il écrit dans la plainte. (...)