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Migrants : pourquoi les associations humanitaires sont en rupture avec le gouvernement
Article mis en ligne le 16 décembre 2017

es relations entre les associations humanitaires et l’exécutif sont plus que tendues. Dimanche 10 décembre, 15 d’entre elles ont claqué la porte du ministère de l’Intérieur. Gérard Collomb les avait conviées pour présenter son projet de contrôler la situation administrative des étrangers présents dans les centres d’hébergement, et leur demander d’y collaborer.

Le refus est catégorique. Pas question de faire un tri entre les réfugiés sous le statut de Dublin ou ceux dont la demande d’asile a été refusée avec les autres. En effet, les associations caritatives qui luttent pour l’hébergement s’opposent à la distinction des différents statuts de migrants dans leur traitement humanitaire.

Dimanche, à l’occasion de la Journée internationale des Droits de l’Homme, Emmanuel Macron a posté un message sur Twitter à propos des "droits universels", de "l’égalité entre les femmes et les hommes" et "les libertés fondamentales" qui sont le "combat, chaque jour", de l’État. Des propos qui n’ont pas manqué de faire réagir les associations, notamment Médecins du Monde, selon qui le gouvernement "harcèle" les migrants et "poursuit" les "citoyens solidaires".

Le traitement des migrants en France est une question quotidienne pour ces associations. Déjà, en septembre dernier, elles alertaient sur la situation humanitaire à Calais auprès de RTL.fr, jugeant la situation "pitoyable". (...)

Médecins du Monde et Médecins sans Frontières ont d’ailleurs tenté d’alerter l’exécutif sur la situation des migrants à Paris à la mi-novembre dans un communiqué commun. Ils y dénoncent le fait qu’encore "1.000 migrants sont en errance dans les rues" de la capitale, "obligés de se cacher pour dormir, souvent sans duvet, sans couverture, sans tente". Et ce, malgré la promesse du nouveau président de la République en juillet dernier : "La première bataille, c’est de loger tout le monde dignement". (...)

Le traitement des enfants est jugé "alarmant"
L’inquiétude est profonde, et davantage quand la question des mineurs est abordée. À la frontière italienne, Amnesty International estime que "la France joue le même rôle que le Royaume-Uni" à la frontière avec la France. Des guides de montagne ont d’ailleurs envoyé un message à Emmanuel Macron dans lequel ils préviennent des risques encourus par les migrants qui s’aventurent dans les Alpes au péril de leur vie.

Ils empruntent cette route périlleuse car ils veulent "échapper par tous les moyens aux forces de police". Et de souligner ainsi le traitement "inacceptable" des forces de l’ordre dans la région à l’encontre des migrants, selon Médecins du Monde, et une situation des mineurs "alarmante". (...)

"Pour eux, c’est d’abord des migrants. Pour nous, c’est d’abord des enfants", résume Nathalie Godard. Et toutes ces associations et organisations de souligner que la France va à l’encontre de ses "obligations en matière de droit d’asile". (...)

En janvier 2018 doit être présenté un projet de réforme sur la question migratoire en France. Si elles ne connaissaient pas encore l’ensemble de ce qui est prévu, les associations ne sont pas rassurées par la direction prise par le gouvernement. Pour Jean-François Dubost d’Amnesty International, ce projet "fait froid dans le dos". Contacté par la rédaction de RTL.fr, le ministère de l’Intérieur n’a pas encore répondu à nos sollicitations.