
La Cimade et le Secours catholique assignent le préfet, de même que plusieurs autres représentants de l’État, ce jeudi 19 septembre, pour obtenir du juge administratif la mise à l’abri des quelque 800 exilés du gymnase Jeanne-Bernard de Saint-Herblain. Sur place, la situation est intenable, ont-ils constaté, horrifiés.
L’audience au tribunal administratif est prévue mardi 24 septembre, à 14 h, à Nantes.
Réunir des places d’hébergement
Les deux organisations humanitaires cherchent par ce biais à briser le statu quo délétère qui prévaut depuis le début du mois de juin : la préfecture avait alors prévenu qu’elle n’accorderait pas le concours de la force publique pour procéder à l’évacuation du gymnase. C’est pourtant ce qu’avait ordonné le tribunal d’instance, fin mars. L’expulsion devait intervenir dans un délai de deux mois. Des solutions de relogement pour les infortunés qui avaient trouvé un tout relatif refuge sous ce toit instable, propriété de la Fondation de la Providence (donc du diocèse), étaient sur la table. Pas pour l’ensemble des exilés. Mais chaque protagoniste (collectivités locales, préfecture, associations) avait travaillé pour réunir le maximum de places d’hébergement.
Une solution intenable
L’annonce du préfet Claude d’Harcourt que l’évacuation n’aurait finalement pas lieu a pris tout le monde de court. Plus d’évacuation, plus de relogements. Et une situation intenable pour les migrants, comme pour les riverains qui subissent les nuisances de ce campement indigne. Dans cette nouvelle « jungle », à l’abri des regards des Nantais, les choses empirent un peu plus chaque jour.
Autour de 800 exilés
Désormais, ils seraient autour de 800 exilés à s’abriter dans l’ex-gymnase herblinois, statistique très approximative, déduite du nombre de repas distribués chaque jour par l’association l’Autre cantine. Impossible d’avoir un recensement précis dans les conditions actuelles. Parmi ces enfants, ces femmes et ces hommes, beaucoup de réfugiés ayant obtenu l’asile. Des demandeurs d’asile, qui devraient être accueillis dans des centres d’accueil français spécialisés. Très peu de personnes déboutées. En clair, la plupart de celles et ceux qui ont échoué à Jeanne-Bernard devraient être pris en charge par l’État, dont c’est la compétence et le rôle. (...)