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Numerama
Microsoft et Éducation nationale : le gouvernement interpelle le logiciel libre
Article mis en ligne le 1er décembre 2015

« N’hésitez pas à proposer », répond le cabinet de la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem, aux défenseurs du logiciel libre qui s’insurgent de l’accord signé lundi avec Microsoft.

Lundi, Numerama rapportait l’accord signé entre la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem et Microsoft, par lequel la firme de Redmond investira 13 millions d’euros pour faire entrer Office365 dans les écoles, former des enseignants, ou contribuer à l’équipement des élèves en tablettes.

L’accord (.pdf) prévoit notamment une « mise à disposition de l’écosystème Cloud de Microsoft (Office 365 Education, Microsoft Azure Directory, etc…) pour tous les établissements scolaires du Plan Numérique à l’École qui le souhaiteraient », et de « co-construire avec le Ministère et les utilisateurs terrain des situations expérimentales de déploiement s’appuyant sur l’écosystème Microsoft ». (...)

L’annonce de l’accord n’a pas manqué de faire réagir les communautés du logiciel libre. « C’est comme cela qu’ils fonctionnent, la première dose est gratuite », nous confiait hier un représentant de l’association Framasoft, qui n’hésite pas à faire l’analogie entre les produits Microsoft et la drogue. « Ce que veut Microsoft en ce moment, […] c’est que vous utilisiez des logiciels Microsoft, pour vous y habituer ».

Interpellé par l’association Léa Linux qui signale qu’il « eut été préférable de faire un partenariat entre l’Éducation nationale et les logiciels libres », le cabinet de Najat Vallaud-Belkacem a renvoyé la balle dans le camp des éditeurs de logiciels. Il assure que le ministère « est neutre technologiquement », qu’il « travaille avec le libre », et demande aux éditeurs de proposer eux-aussi des accords — même s’il sera difficile pour eux de signer un aussi gros chèque : (...)

plusieurs internautes ont immédiatement rappelé au cabinet de la ministre de l’Éducation nationale que le libre n’est pas qu’une technologie, mais qu’il est aussi et surtout une philosophie et une spécificité juridique et pratique qui offre des avantages extra-technologiques. (...)

sur ce domaine clé les éditeurs de solutions libres peinent à rivaliser, à la fois pour des questions culturelles liées à une plus grande sensibilité à la protection de la vie privée, et à des questions de coût, l’exploitation des données demandant des serveurs et des capacités de traitement de haut niveau que les éditeurs de logiciels libres sont souvent incapables de proposer. C’est là un énorme défi pour ceux qui affrontent les logiciels propriétaires, dans le domaine de l’éducation comme dans d’autres (pensez à l’intelligence artificielle, la domotique, la reconnaissance vocale, la traduction en temps réel….). (...)