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France24
"Mes amis ont été tués, j’ai très peur" : un enfant de jihadistes détenu en Syrie témoigne
Article mis en ligne le 18 juillet 2022

France 24 a pu se procurer auprès de l’ONG Human Rights Watch le témoignage d’un enfant de jihadiste, détenu dans la prison de Hassaké, au cœur de combats entre les forces kurdes et l’organisation État islamique. La bataille, qui dure depuis plusieurs jours, suscite de vives inquiétudes dues aux centaines de mineurs, dont beaucoup d’étrangers, qui y sont encore détenus.

C’est un témoignage rare qu’est parvenu à obtenir France 24. Un mineur australien, enfant de jihadiste détenu dans la prison de Hassaké (nord-est de la Syrie), s’est exprimé, vendredi 28 janvier, dans un enregistrement fourni par l’ONG Human Rights Watch. Il raconte sa peur et le chaos autour de lui après des combats entre les forces démocratiques syriennes (FDS) et les jihadistes souhaitant prendre le contrôle de la prison.

"J’ai 17 ans, j’ai besoin d’aide, on est bombardé de tous les côtés par les Kurdes et les avions", raconte cet adolescent détenu dans la prison syrienne. "J’ai vu beaucoup de corps d’enfants, mes amis ont été tués, j’ai très peur, je suis seul".

Spécialiste des mouvements jihadistes à France 24, Wassim Nasr explique que ce témoignage - qui n’est qu’un extrait de plusieurs enregistrements fournis - décrit une situation que l’on soupçonnait. Témoignant aux premières heures du combat, on ne sait pas, depuis, ce que ce jeune homme est devenu, ni combien d’enfants ont été tués dans cette prison. (...)

Environ 700 enfants de jihadistes sont détenus dans la prison de Hassaké, dont 150 de nationalités non arabes, précise Wassim Nasr, qui ajoute que Human Rights Watch a également pu communiquer avec un enfant américain et un enfant britannique.

"Ces mineurs ont été capturés en 2019. Ils n’ont pas fait ce choix et sont dans une situation de vide judiciaire parce qu’ils sont en détention, mais ne sont pas non plus jugés. Ils ne peuvent pas être avec leur mère dans les camps de réfugiés même s’ils sont occidentaux, et leurs pays ne veulent pas d’eux : ils sont donc parqués dans ces prison ad vitam aeternam". (...)

"Des enfants qui grandissent en vase clos"

Quelle politique pour ces enfants de jihadistes ? (...)