
Après six jours d’attente dans la Méditerranée, les 48 migrants secourus par le Louise Michel ont pu débarquer sur l’île italienne de Lampedusa, dimanche. Ces derniers jours, d’autres exilés ont quant à eux été interceptés plus près des côtes libyennes, par les autorités du pays.
(...) Elles avaient été secourues quelques jours auparavant, tôt dans la matinée du 4 octobre, après un signalement de la plateforme d’aide aux migrants en mer Alarm Phone faisant état d’un bateau en bois en détresse, surchargé.
D’après les passagers du bateau, au moment de prendre la mer en Libye, "ils ont été forcés, sous la menace d’une arme, à nager du rivage vers un bateau en bois". Et alors qu’ils progressaient dans l’eau, "deux mineurs, âgés de 14 et 16 ans, se sont noyés", raconte l’équipage du Louise Michel sur Twitter. (...)
Six jours après cette opération de sauvetage, le navire humanitaire affrété par l’artiste Banksy a, à cinq reprises, réclamé un port sûr pour débarquer les migrants. "Juste au moment où nous approchions du port de Lampedusa, nous avons finalement obtenu l’autorisation officielle d’accoster. (...) Nous sommes soulagés mais aussi sans voix face à la façon dont les gens peuvent être privés de leurs droits humains fondamentaux, alors que la situation [à bord] s’aggravait". D’après l’équipage, sur le bateau, les migrants étaient "exposés au vent et aux intempéries". Plusieurs d’entre eux étaient "épuisés" et avaient "le mal de mer".
Le 2 octobre, le Louise Michel avait déjà déposé à Lampedusa 88 passagers, dont 68 mineurs non accompagnés. Ils avaient été secourus par le navire humanitaire après une tentative d’interception des garde-côtes libyens.
Le bateau rose et blanc stationnant désormais à Lampedusa, aucun navire humanitaire ne sillonne actuellement la mer Méditerranée. (...)
L’attribution d’un port de débarquement prend souvent plusieurs jours. Lors de sa dernière rotation, le navire Humanity1 de SOS Humanity a dû attendre deux semaines avant de se voir attribuer un port sûr. Cette attente en mer est très éprouvante pour les migrants, déjà fragilisés par leur parcours d’exil. (...)
Il n’existe pas à ce jour de système européen qui centralise les demandes de lieux de débarquements sûrs. D’après Justine, qui opère à bord de l’Ocean Viking de SOS Méditerranée, "les jours passés à bord dans l’inconnu créent une immense détresse" chez les passagers. D’autant plus que depuis quelques années, "les temps d’attente sont aléatoires et ont tendance à s’allonger", a-t-elle affirmé lors d’une audition devant le Sénat, à Paris.
Plus de 16 000 migrants interceptés par les garde-côtes libyens (...)