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Le Monde/AFP
« Mediapart » finalement autorisé à publier une enquête sur Gaël Perdriau, le maire de Saint-Etienne
#Mediapart #Reflets #libertedelapresse
Article mis en ligne le 1er décembre 2022
dernière modification le 30 novembre 2022

Le site s’était vu interdire de publier une partie de son enquête par une ordonnance, qui a été annulée. Laurent Wauquiez, visé par une calomnie citée dans l’article, a annoncé porter plainte contre M. Perdriau.

Mediapart peut finalement publier sa nouvelle enquête sur le maire de Saint-Etienne.

« La justice rétracte l’ordonnance qui nous interdisait de publier notre enquête sur les méthodes politiques de Gaël Perdriau », a tweeté le média, qui a diffusé dans la foulée l’article « après douze jours de censure ». La juge a tranché mercredi 30 novembre, annulant ainsi l’ordonnance qu’elle avait elle-même prononcée le vendredi 18 novembre et qui avait été dénoncée comme une « censure » inédite par le site, soutenu par de nombreux journalistes et défenseurs de la liberté d’expression. (...)

Cette décision lui interdisait de publier de nouvelles informations tirées d’un enregistrement audio de l’élu stéphanois (ex-Les Républicains, LR), après une série de révélations sur une affaire de chantage à la vidéo intime, « sous astreinte de 10 000 euros par extrait publié ». L’ordonnance avait été rendue en urgence par le tribunal de Paris, à la demande de M. Perdriau, qui invoquait une atteinte à la vie privée, sans que Mediapart n’ait pu se défendre.

Vendredi, le directeur du média d’investigation, Edwy Plenel, était venu demander au tribunal judiciaire de Paris « de mettre fin au plus vite à une attaque sans précédent contre la liberté de la presse ». Mais l’affaire avait été mise en délibéré, à la grande déception de Mediapart, soutenu à l’audience par Reporters sans frontières, la Fédération internationale des journalistes, des syndicats de la profession, la Ligue des droits de l’homme et les associations de la presse judiciaire et des avocats praticiens du droit de la presse. (...)

L’enquête se fonde sur un enregistrement audio fait dans le bureau du maire en novembre 2017, en présence de son directeur de cabinet et de son ex-premier adjoint, Gilles Artigues. Laurent Wauquiez a aussitôt annoncé porter plainte pour diffamation contre M. Perdriau. (...)

En réaction à la procédure visant Mediapart, la sénatrice centriste Nathalie Goulet a déposé la semaine dernière une proposition de loi garantissant qu’une publication ne puisse « être interdite qu’en application d’une décision judiciaire rendue contradictoirement ». Mais « cela ne répond pas du tout à la question », déplore auprès de l’AFP Dominique Pradalié, la présidente de la Fédération internationale des journalistes, qui préférerait « des dispositions permettant de sanctionner beaucoup plus gravement les abus contre la liberté de la presse, attaquée de toutes parts ».