
Au total, "81 habitations illégales" ont été détruites lundi dans le cadre de Wuambushu à Mayotte. Il s’agit de la plus importante action de démolition depuis le début de l’opération sur l’île.
Bulldozers, forces de l’ordre et officiels, dont le préfet Thierry Suquet, étaient présents lundi 14 août dans le village de Hamouro, situé dans la commune de Bandrélé (sud-est de Mayotte), pour la destruction de "81 habitations illégales". "Trente six familles ont été recensées et 7 d’entre elles ont accepté une proposition d’hébergement", ont indiqué les autorités françaises sur le réseau social X (anciennement Twitter). Sept familles avaient déposé des recours contre l’opération auprès du tribunal administratif de Mamoudzou, que ce dernier a rejetés le 21 juillet.
Il s’agit de la plus importante opération de destruction de bidonville depuis le début de l’opération Wuambushu sur l’île de Mayotte.
"On va continuer"
Cette démolition intervient dans le cadre du prolongement de l’opération sur l’île. Initialement, Wuambushu devait durer deux mois, mais lors d’un déplacement sur l’île et puisque l’objectif de détruire 1 000 bangas – les cases en tôles qui constituent les bidonvilles – n’avait pas été atteint, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé son prolongement jusqu’à "la fin de l’année". (...)
"L’opération ne résout pas le problème des bidonvilles, elle le déplace"
Depuis son lancement, Wuambushu divise sur l’île. Si de nombreuses ONG et associations dénoncent une opération "brutale" et "antipauvres", elle est soutenue par de nombreux élus et une grande partie de la population mahoraise, excédée par la délinquance croissante sur l’île.
"L’opération Wuambushu ne résout pas le problème des bidonvilles, elle le déplace", tançait auprès d’Infomigrants en juin dernier Rozenn Calvar, coordinatrice générale du programme de Médecins du Monde (MdM) à Mayotte. "Des quartiers de bidonvilles se reforment, les personnes reconstruisent leur case dans d’autres endroits", expliquait-elle. (...)
Au cœur d’une dispute territoriale depuis leur indépendance de la France en 1975, Mayotte est toujours revendiquée par les Comores. De très nombreux Comoriens tentent chaque année de rallier l’île en traversant les 70 kilomètres qui la séparent de l’île comorienne d’Anjouan en embarquant à bord de petits navires de pêche à moteur, appelés des "kwassa-kwassa". (...)
Et pour lutter contre l’immigration sur ce territoire, les autorités françaises expulsent massivement. Ainsi, Mayotte est le département de France où le nombre d’expulsions est supérieur à tous les autres départements réunis. (...)