Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
CADTM
Maroc : Solidarité avec les habitants de Douar Krimat, Casablanca
Article mis en ligne le 3 janvier 2014

Douar Krimat, Aïn Sebaa à Casablanca, ce matin, les militant-es d’Attac, de l’AMDH, sont venus soutenir les familles, soit 42 personnes menacées d’expropriation et démolition de leurs baraques ce jour.

Nous avons réussi à stopper les démolitions de 24h. Avons déployé banderole et crié des slogans pour le droit au logement digne, stop répression et démolition… Les agents et forces d’autorités sur place, sèment la terreur parmi les habitants, les menaçant de détention et/ou font des promesses vaines : obtenir un logement de 52 m2. Pour cela, ils doivent faire une avance et obtenir un crédit. La plupart des habitants n’ont pas de revenus stables, pas de possibilité d’avoir un compte bancaire leur permettant d’obtenir un crédit, de plus chaque famille est composée de 10 personnes en moyenne. Les femmes sont les plus touchées : femmes abandonnées, divorcées, veuves, sans droit, femmes avec enfants non recensés, donc sans papier d’identité, sans état civil, citoyens de non droits…

Pour casser le M20F, le makhzen a soudoyé, promis des logements à certains, exclus d’autres du recensement, pour briser le mouvement et diviser la lutte des habitants.

Le makhzen, ses élus et représentants, sa mafia immobilière et ses sbires, ont réussi à semer la division et la suspicion parmi les habitants. Ils ont décrété : « Casablanca sans bidonvilles en 2014 » et lancé une énorme campagne publicitaire et médiatique soutenue par des technocrates et associations aux ordres.

Mais combien de temps encore parviendront-ils à canaliser la révolte.

Un appel est lancé au rassemblement des habitants de tous les quartiers menacés, d’une coordination des organisations et associations pour exiger le droit au logement digne pour tou-te-s. (...)

En plein hiver, des familles ont été contraintes de démolir leurs baraques, de quitter les lieux, se débrouiller, vieux, femmes et enfants. Ils attendront la mise sur pied d’une commission qui étudiera la possibilité (de la promesse) de leur re-logement. Pendant ce temps, tracx, pelleteuses, niveleuses, aplanissent le terrain, déracinent les derniers figuiers de Casablanca.

Défiant les normes de l’urbanisme, des immeubles taudis continueront à surgir, des cités lugubres surpeuplées où s’entassent des familles composées. Sans respect des normes de sécurité et règles élémentaires d’hygiène, sans espaces verts ni équipements collectifs, sans soleil, air et lumière nécessaires et vitaux.

Un tel espace ne pourra générer que violence et drames sociaux.

Dans ces cités où s’entassent des familles nombreuses, chacun se débrouille.

Sans travail fixe et donc sans revenus fixes, ils n’ont d’autre solution que de s’endetter pour payer les quelques mètres carrés, puis tomber dans la spirale de l’endettement… (...)