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Maroc Demande d’acquittement pour les deux inculpés du procès microcrédit à Ouarzazate
Article mis en ligne le 17 décembre 2013

Monsieur le Ministre,

Depuis plusieurs mois, se déroule à Ouarzazate le procès de deux dirigeants associatifs : Amina Morad et Benacer Smaïni, animateurs de l’Association de protection populaire pour le développement social.

Alors que les quatre organismes de microcrédit qui avaient porté plainte contre eux avaient retiré leur plainte et que les deux militants avaient été blanchis lors du procès en 1ère instance, le Ministère public a fait appel du jugement et un nouvel organisme, INMAA, (lié à l’ONG AMSED et à Planet Finances) s’est porté plaignant et a permis de relancer l’affaire.

Selon les échos qui nous sont parvenus, les débats au tribunal ont mis en relief le vide du dossier et ont montré comment le système du microcrédit connaît de nombreuses dérives et enfonce en revanche davantage les familles, et les femmes en particulier, dans une spirale de problèmes, tant financiers que matériels et familiaux. Malgré cela, on veut criminaliser les défenseurs de ces dernières, sans doute pour mieux les faire taire.

Je tiens par cette lettre à affirmer ma solidarité entière (ou la solidarité entière de mon organisation) avec les victimes des microcrédits et leurs défenseurs et ma préoccupation de voir les victimes se transformer en accusés.

C’est pourquoi je vous prie de bien vouloir mettre en œuvre tout ce qui est en votre pouvoir pour que cessent les poursuites judiciaires artificielles contre Amina Morad et Benacer Smaini, qu’ils soient tous deux acquittés et que la justice marocaine protège les organisations civiles qui défendent les pauvres plutôt que de les condamner sans motif légitime. (...)

Depuis début 2011, 4 500 personnes, dont une majorité de femmes, organisées dans l’Association de Protection Populaire pour le Développement Social mènent un combat courageux contre les organismes de microcrédit pour abus de confiance et conditions de crédit insoutenables qui ont entraîné leur surendettement et une paupérisation aggravée. Leurs luttes ont permis de démontrer que le système du microcrédit, loin d’être un instrument de lutte contre la pauvreté, enfonce davantage les familles, les femmes en particulier, dans une spirale de problèmes, tant financiers que matériels et familiaux. (...)