
Imitant les activistes du Mouvement du 6 avril en Egypte, des jeunes Marocains appellent, sur le réseau social facebook, à une manifestation le 20 février pour arracher « une large réforme politique » dans le royaume. Il s’agit d’une manifestation « pour la dignité du peuple et des réformes démocratiques ». Le groupe, qui dit compter 3400 inscrits, aspire à une réforme de la Constitution, à la démission du gouvernement actuel et à la dissolution du Parlement.
(...) Le même jour, un groupe de chômeurs diplômés a, dans un point de presse, rappelé au gouvernement sa promesse de trouver de l’emploi pour 1888 prétendants de cette catégorie. Pour acheter la paix sociale, le gouvernement marocain a décidé, le 25 janvier dernier, de maintenir les subventions sur les prix des produits alimentaires de base, même s’il s’expose à des risques de déséquilibre dans les finances publiques en cas d’augmentation vertigineuse de ces denrées sur les marchés mondiaux. (...)
Dans un entretien accordé le 31 janvier dernier au journal espagnol El Pais, le prince marocain Moulay Hicham relève que si le mouvement de contestation qui a soufflé sur la Tunisie et l’Egypte n’a pas encore touché son pays, « il ne faut pas se leurrer sur ce fait : pratiquement tous les systèmes autoritaires vont être atteints par la vague de contestation et le Maroc n’y fera probablement pas exception. Reste à savoir si cela se traduira par une contestation purement sociale ou par une revendication politique au sein des formations politiques en place, celles-ci étant enhardies par les récents événements ». (...)