
Cet article signé Fabienne Ausserre pour le journal de Haute Marne est intéressant à plus d’un titre. Il nous présente le travail de l’assistante sociale en Gendarmerie, tout en apportant une regard particulier et il me semble assez pertinent.
Que nous dit Manon Brasseur ? D’abord que les missions « police de la route » sont loin d’être celles qui représentent la plus grande part du travail. Son immersion dans la Compagnie de Langres va l’amener à réaliser qu’il arrive plus souvent qu’à son tour que son métier et celui des gendarmes se rejoignent.
« Les gendarmes récoltent toute la misère du monde quand les services sociaux sont fermés ». Elle constate qu’ils sont aussi des… « travailleurs sociaux en tenue ». Après avoir travaillé trois ans à leurs côtés, Manon comprend pourquoi elle pointe autant de convergences avec sa profession d’assistante sociale. « Les difficultés économiques sont souvent à la racine des problèmes ». Cela sans confusion pourtant : « Manon reçoit les gens à la brigade, c’est un travailleur social dans nos locaux et non un gendarme qui fait le travailleur social ». Cette distinction est importante et elle est mise en avant par le capitaine Sébastien Roché, numéro Deux de la Compagnie de Langres qui aime la précision. (...)
En cas de dépôt de plainte, il arrive que les gendarmes « aient le sentiment qu’il y a un problème social » derrière la situation qui les a amenés à intervenir. « S’il n’y a plus de problème judiciaire, ils me font une saisine ». Manon va rencontrer le gendarme qui a tiré la sonnette d’alarme pour entendre ce qu’il perçoit, et l’ISG sera ainsi à même d’interpréter les termes de sa saisine. C’est encore le gendarme qui propose aux personnes en détresse sociale de la rencontrer – mis en cause et victimes. « En trois ans, j’ai dû enregistrer une dizaine de non ». En somme, très généralement, on saisit la main tendue.
« Manon n’est pas un gendarme qui fait le travailleur social » (...)