
Un collectif d’associations de lutte contre l’exclusion, le sans-abrisme et le mal logement demande au gouvernement de ne pas oublier les plus démunis lors du plan de relance.
Les ménages pauvres, les personnes frappées par la crise économique qui arrive, les mal logés, les sans-abri ne doivent pas être les oubliés du plan de relance économique que prépare le gouvernement. Dans une sorte de manifeste en quinze points, un collectif d’associations de lutte contre les exclusions et le mal logement demande au gouvernement de flécher une partie de ses mesures à destination des plus démunis. « Le plan de relance annoncé […] doit être l’occasion d’un changement d’échelle pour mettre fin au sans-abrisme » écrivent les signataires, parmi lesquels le Secours Catholique, ATD-Quart monde, Emmaüs ou encore Médecins du Monde, la Ligue des droits de l’homme ou la Fondation Abbé-Pierre.
Les mesures prises pour contrer la crise économique doivent faire d’une pierre deux coups : améliorer la situation du logement des personnes les plus pauvres tout en relançant l’activité dans le secteur du BTP, par le biais de la construction de logements aux loyers accessibles aux ménages les plus modestes ou la rénovation de logements anciens. Le collectif propose notamment d’« investir massivement dans le logement à vocation sociale, en finançant la [création] de 150 000 logements sociaux par an dont 60 000 PLAI [des logements sociaux aux loyers minorés, ndlr], via un retour de l’Etat dans le financement des aides à la pierre ».
Dans ce programme figure aussi la résorption des logements insalubres (au nombre de 450 000 dans l’Hexagone), la mise aux normes des bâtiments anciens qui sont des passoires thermiques, ou encore la poursuite du programme d’humanisation des centres d’hébergement d’urgence avec la transformation des grands dortoirs en petites chambrées de quelques lits. (...)
Outre ces mesures sur le long terme qui s’inscriraient dans un plan de relance, l’objectif de l’appel du collectif, « est aussi de déclencher au sein du gouvernement une prise de conscience de la nécessité de pérenniser jusqu’à la fin de l’année les mesures sociales prises dans l’urgence pendant la crise sanitaire », commente Florent Gueguen, directeur général de FAS (Fédération des acteurs de la solidarité). (...)
Outre les difficultés pour certaines familles à faire des courses pour leurs besoins alimentaires, les associations constatent une hausse des impayés de loyers. Aussi jugent-elles nécessaire la constitution d’un fonds pour aider les ménages les plus en difficulté à faire face à leurs échéances mensuelles, et éviter qu’ils n’accumulent une dette énorme de loyers en quelques mois. (...)
La demande de prolongation de la trêve hivernale a pour objectif de garantir un toit aux familles en interdisant les expulsions locatives et aussi de donner du temps pour pérenniser l’hébergement et trouver des solutions de logement à plus long terme pour les personnes sans-abri, accueillies notamment dans les hôtels depuis le début de la crise sanitaire.
lire aussi (déjà en 2019) :
« MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, POUR 2020 LES ASSOCIATIONS FONT LE VŒU D’UNE ACTION ENFIN DÉTERMINÉE POUR LES PERSONNES SANS-ABRI ET MAL LOGÉES »