
(...) À 6 h précises, mercredi matin, l’huissier de justice entre dans le
campement. Les policiers viennent de prendre place tout autour du camp, dans les
taillis de la plaine Winston-Churchill. Hommes, femmes et enfants, les Roms
sortent les uns après les autres de leurs gourbis. Le campement établi en
septembre 2011 aura compté jusqu’à 130 personnes mais près de la moitié ont plié
bagage d’eux-mêmes ces dernières semaines. Dix-huit familles vivent encore dans
les cahutes plantées sur un terrain boueux, bordé d’un côté par une mare
nauséabonde, de l’autre par la rocade où s’alignent les fourgons de CRS.
«
Nous venons en application de la décision de justice du 4 avril »,
annonce l’huissier.
Le tribunal administratif, saisi par la ville de Lille,
avait ordonné l’évacuation du campement. « Une décision inique »,
réplique le père Arthur, inlassable défenseur des Roms. Le religieux et les
journalistes sont reconduits vers la sortie.
L’évacuation
commence.
Elle va durer deux heures. « Dans le calme », selon la préfecture.
Une affirmation que la stricte mise à l’écart des médias, bloqués à plusieurs
centaines de mètres du campement, ne permet pas de confirmer. (...)