
Malgré la déconvenue qu’ils ont éprouvée cet été en vallée d’Aspe, les partisans de la réouverture de la liaison ferroviaire Pau-Canfranc ne désarment pas. En juillet dernier, la commission d’enquête publique chargée de se prononcer sur la reprise de la circulation des trains entre Oloron et Bedous a émis un avis défavorable au projet. Selon ses membres, celui-ci n’est pas de nature à générer « une fréquentation plus importante » ni des « retombées économiques et touristiques sensibles » dans cette partie de la vallée d’Aspe.
Les commissaires enquêteurs reconnaissent la volonté des Etats français et espagnol ainsi que des régions concernées de rouvrir la ligne Pau-Canfranc, qui se situe sur un axe international. Mais ils estiment que la liaison entre Oloron et Bedous n’a qu’une dimension très partielle, et qu’elle ne trouvera son véritable intérêt public que dans le cadre d’un projet de réouverture plus global. Projet qu’il est pour l’instant difficile d’envisager, « faute d’aboutissement des études ».
En juillet, cette analyse a été dénoncée par Alain Rousset, le président du Conseil régional d’Aquitaine. Un élu qui ne cesse d’œuvrer pour la réouverture de la Pau-Canfranc, et pour lequel les 25 kilomètres du tronçon entre Oloron et Bedous (dont la remise en état serait financée par la Région) ne constituent qu’une première étape. Evoquant un « malentendu », Alain Rousset s’est par ailleurs inscrit en faux contre l’argument consistant à dire que le déficit d’exploitation de 16 millions d’euros par an de la ligne serait disproportionné par rapport à l’intérêt réel d’une reprise de la circulation des trains. « La somme est en fait de moins de 500 000 euros par an » rappelle-t-il.
Il revient maintenant au préfet des Pyrénées-Atlantiques de se prononcer sur l’utilité publique du projet. Pour leur part, les partisans de la réouverture de la Pau-Canfranc, ne manquent pas de rappeler que le dossier a obtenu le soutien de l’Europe, et ils continuent à se mobiliser. (...)