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La Santé, un droit pour tous
Lettre ouverte à la Secrétaire d’Etat auprès de la Ministre des Armées : « Nous attendons vos premières décisions de rupture, notamment pour l’Hôpital et le Site Robert PICQUÉ (Bordeaux) »
à Madame Geneviève DARRIEUSSECQ Secrétaire d’Etat auprès de la Ministre des Armées 14 Rue Saint Dominique 75700 Paris
Article mis en ligne le 28 mars 2020

Madame et Chère Consoeur,

En cette période de drame sanitaire, vous restez professionnelle de santé comme nous et nos collègues qui sont en première ligne dans cette lutte durable pour accompagner les victimes et maitriser la pandémie. Toutes et tous, ensemble, nous participons à l’entraide générale, en suivant les directives nationales et en évitant les polémiques secondaires…mais nous réfléchissons d’ores et déjà aux leçons que nous aurons à tirer de ce moment de notre histoire commune.

Nous avons eu l’occasion de lire et de réfléchir à votre entretien du 20 mars dernier dans le Journal Sud-Ouest, où vous abordez le rôle de l’armée dans le combat actuel. Vous y dites entre autres que les acteurs de santé militaires tentent d’y prendre toute leur place mais que « le service de santé des armées ne pèse que 0,7% dans le système de santé public français ». Nous comprenons vos propos mais nous souhaitons vous rappeler quelques éléments :

 le plan SSA 2020, que le Ministère de la Défense met en place pour ce Service de Santé des Armées, programme de fait une baisse de l’activité de la majorité des hôpitaux militaires et s’inscrit tout à fait dans l’austérité générale pour l’offre publique de soins que nous vivons depuis plusieurs années (cf la disparition de 100.000 lits hospitaliers en 20 ans), que nous allons vivre localement avec le programme Bahia (perte de 100 lits) ;

 vous nous avez rendu visite médiatisée en Gironde, en février 2018 et juillet 2019, pour nous répéter que le modèle de l’Hôpital Robert PICQUÉ était dépassé. La coronavirose n’était pas encore passée par là mais vous saviez pourtant que notre Hôpital R PICQUÉ est le seul centre de référence loco-régional pour développer pleinement le « plan blanc » en cas de risque NRBC (Nucléaire, Radiologique, Bactériologique Et Chimique) …et le risque viral en fait partie ;

 qu’il avait été rénové en 2000-2001 pour plus de 30 millions d’euros (qui vont partir en fumée ?) et qu’il a pleinement satisfait aux critères de sa dernière accréditation de 2003.

 que le plan SSA 2020 a programmé son démantèlement (déguisé en fusion), dans la suite de la fermeture du Val de Grâce en 2016.

Sur un plan national, nous avons suivi l’implantation récente « en catastrophe », largement médiatisée, d’un mini Hôpital mobile militaire auprès du Centre Hospitalier de Mulhouse… Est il acceptable que dans le même temps ce plan SSA 2020 réduit à peau de chagrin le proche Hôpital militaire LEGOUEST de METZ … !

Nous venons donc, Mme la Secrétaire d’Etat, vous interroger de nouveau * et vous demander quel est votre positionnement actualisé dans ce dossier Bahia-Robert PICQUE** (et plus largement sur la pertinence du plan SSA 2020).

Notre Président de la République nous a affirmé que le post Covid-19 ne sera plus comme avant et que des décisions de rupture seraient indispensables dans les années qui viennent, notamment pour notre système de santé solidaire à préserver du marché. Ne pensez vous pas qu’il serait tout à fait irresponsable, voire criminel, de ne pas conserver notre Hôpital public

Robert PICQUÉ, sur son site actuel, avec sa fonctionnalité assurée, son hélistation, sa possibilité d’extensions mobiles très rapides…capacités que nous ne retrouverons pas dans la future entité sanitaire privée « Bahia ».

Nous attendons votre réponse avec impatience et sommes prêts à débattre avec vous publiquement de ce dossier important et symbolique, dans cette période « post coronavirose » que nous souhaitons très proche.

Nous vous prions de croire à l’assurance de notre haute considération.

PS : *Notre lettre du 10 février 2020 est pour l’instant sans réponse de votre part ! **Dans ce dossier nous avons effectué un recours devant le Tribunal
Administratif de Bordeaux le 6 mars 2020.