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Lettre à Bruno Le Roux : "Vous protégiez l’opprimé. Vous le maltraitez aujourd’hui"
Article mis en ligne le 16 mars 2017

En soutien à Brahima Tounkara, un père de famille malien en situation irrégulière menacé d’expulsion, RESF écrit au ministre de l’Intérieur et lui rappelle comment, il y a dix ans, il avait lui-même chargé les policiers pour tenter d’empêcher le renvoi d’un lycéen dans son pays d’origine.

ercredi 15 mars 2017,

Brahima Tounkara, père malien de deux enfants, en France depuis 15 ans, n’a pas été expulsé jeudi 9 mars malgré les menottes, ses jambes entravées, le bâillon et six policiers pour le porter à l’avion comme un paquet et le maintenir de force sur son siège : les passagers du Paris-Bamako se sont indignés et ont imposé qu’il redescende. L’avion est parti avec 1h30 de retard. Deux passagers ont aussi été débarqués. Placés en garde à vue, ils ont finalement été libérés sans poursuites mais ils ont raté leur avion et probablement perdu leur billet.

Brahima Tounkara a été ramené au Centre de rétention administrative de Palaiseau. Deux personnes se sont présentées le lendemain 10 mars pour lui rendre visite. Refusé, violation manifeste du droit de toute personne emprisonnée en CRA ! Le même jour, Brahima Tounkara était transféré au CRA du Mesnil-Amelot, une mesure visiblement prise pour l’éloigner de ses soutiens et de sa famille. "La pression mise sur la préfète de l’Essonne (responsable de l’arrestation de Brahima Tounkara) était trop forte" ont dit des policiers ! Pauvre petite chose !

La juge des libertés et de la détention (JLD) à qui il était demandé de faire respecter ce droit élémentaire s’est déclarée incompétente. La Cour d’appel l’a maintenu en rétention... Le ministre de l’Intérieur et ses collaborateurs ont maintenant les mains libres pour qu’il soit pour la troisième fois "présenté à l’avion" comme ils disent pour couvrir leurs gestes odieux d’un euphémisme. (...)