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Les sénateurs écolos veulent punir l’obsolescence programmée
Article mis en ligne le 25 mars 2013

Le fait de raccourcir délibérément la durée de vie ou d’utilisation potentielle d’un produit deviendrait un délit. Le projet de loi vise aussi à développer les capacités de réparation.

« Rendre accessible au plus grand nombre les produits ayant une plus longue durée de vie » : c’est l’objectif d’une proposition de loi déposée le 18 mars par le groupe écologiste au Sénat. Il s’agit de lutter contre « l’obsolescence programmée », tendance des industriels à raccourcir délibérément la durée de vie potentielle d’un produit. « Ces techniques peuvent notamment inclure l’introduction volontaire d’une défectuosité, d’une fragilité, d’un arrêt programmé, d’une limitation technique, d’une impossibilité de réparer ou d’une non-compatibilité logicielle », soulignent les sénateurs écolos.

(...) La proposition de loi prévoit par ailleurs d’étendre progressivement, d’ici 2016, le délai de la garantie légale, de 2 à 5 ans. Autre mesure visant à profiter des produits plus longtemps : le texte entend développer les capacités de réparation « source d’emplois non délocalisables », insistent les sénateurs écologistes. La mise à disposition des pièces détachées indispensables à la réparation d’un produit devrait être assurée pendant au moins dix ans.

« Le renouvellement accéléré des biens contribue fortement à la surexploitation des ressources non renouvelables et nous mène à une impasse écologique, sociale et économique », soulignent les sénateurs écologistes. A la seule échelle nationale, difficile d’imaginer que la loi aura un fort impact. Mais elle est le signe d’une prise de conscience de plus en plus aiguë (1). Le Sénat belge a pour sa part adopté une résolution le 2 février 2012 « en vue de lutter contre l’obsolescence programmée des produits liés à l’énergie ». (...)

Mais les écologistes doivent se souvenir qu’en janvier, l’Assemblée nationale avait jeté aux oubliettes une autre proposition de loi de leur groupe, sur les ondes électromagnétiques. Ils ont donc « prévu un plan B, au cas où le lobby des industriels viderait le texte de sa substance ou si la loi était trop ’light’ », souligne l’association UFC Que Choisir, qui a participé à l’élaboration du texte et s’en dit « satisfaite ».

Les industriels, en effet, « désapprouvent fortement le concept de ’programmation’ de l’obsolescence (…) Le caractère volontaire de l’obsolescence reste pour eux marginal, sinon inexistant » (...)

Au-delà de l’obsolescence programmée de la technique, c’est donc aussi la création toujours plus rapide de nouveaux gadgets, visant à rendre le consommateurs dépendant, qui inquiète les associations. Les Amis de la Terre dénonçaient ainsi à l’automne le « coût écologique et social » de la course à la nouveau