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Les profs, moins absents que la moyenne des salariés
Lucien Marboeuf. professeur des écoles
Article mis en ligne le 6 juillet 2020
dernière modification le 5 juillet 2020

Un article du Figaro.fr, il y a quelques jours, m’a interpellé : « Absentéisme dans la fonction publique, qui remporte la palme ? ». Le site, qui voulait faire suite à sa série d’article sur les absences de profs non remplacées en Seine Saint-Denis (un vrai sujet, alarmant), souhaitait manifestement dégoter les chiffres officiels de l’absentéisme enseignant. En cherchant un peu, la journaliste a pu découvrir que les enseignants sont moins absents que la moyenne des fonctionnaires. En allant chercher un peu plus loin, elle aurait trouvé que les enseignants sont également moins absents que la moyenne des employés français, tous secteurs confondus.

Voilà le mythe des profs champions de l’absentéisme bon à jeter à la poubelle…

sans surprise, enseigner en éducation prioritaire augmente les risques de congés maladie : les enseignants en éducation prioritaire sont 49,7% à prendre un CMO dans l’année contre 44,4% pour les autres ; deux raisons : les enseignants y sont plus jeunes (encore le facteur maternité) et les conditions de travail sont évidemment plus difficiles qu’ailleurs.

Résumons

On voit donc que les profs sont parmi les fonctionnaires les moins absents, mais aussi qu’ils sont moins absents que bon nombre de travailleurs, tous secteurs confondus. Pourtant le fort taux de féminisation du métier (notamment en primaire), qui induit des absences pour cause de maternité, vient gonfler mécaniquement l’absentéisme, comparativement à de nombreux secteurs.

Le vrai souci, dans l’absentéisme des enseignants, c’est qu’il se voit comme le nez au milieu de la figure. Passe encore en collège ou en lycée : quand un prof est absent, cela fait un trou d’une ou deux heures dans la journée des élèves. Mais en primaire, un prof absent, c’est 25 à 30 élèves qui restent cartable au dos. Sauf si le prof est remplacé, évidemment. On comprend alors que le fond du problème n’est pas l’absentéisme enseignant, mais le non remplacement des profs absents (...)

Or, les corps de professeurs remplaçants tendent à se réduire : entre 2006 et 2012, on a noté une diminution de 40% des effectifs (...)
conséquence directe la politique menée par Nicolas Sarkozy, supprimant 80.000 postes dans l’éducation nationale. Le mouvement est depuis enrayé, mais cela ne suffit pas.

Les parents d’élèves ont raison de prendre le taureau par les cornes, sur ce sujet, surtout en Seine Saint Denis. Mais qu’on ne se trompe pas de cible : les profs n’ont pas à être pointés du doigt. Les choix politiques de nos dirigeants, oui. (...)

en mars 2010, seuls 0,7% des agents de l’EN sont en formation, contre 8,9% des fonctionnaires hors EN. Vous avez dit « déficit de formation continue » des profs ?..