
En onze ans, 13 000 exploitations ont disparu. Les producteurs craignent que la Politique agricole 2014-2017 n’aggrave l’hécatombe. Jusqu’à une OPA de la grande distribution ?
(...) Depuis 2000, la Suisse a ainsi perdu 18% (13 000) de ses domaines cultivés. Si la dégringolade continuait à ce rythme, il n’y aurait plus d’exploitation agricole dans cinquante ans. Ce calcul purement arithmétique n’a bien entendu rien d’une prédiction. Car si le nombre d’exploitations fond, leur taille moyenne augmente. La plupart des terres abandonnées par les paysans qui rendent leur tablier sont reprises par d’autres. La surface cultivée en Suisse ne diminue que légèrement (1,9% depuis 2000). Grâce à des rendements en augmentation, la production se maintient. (...)
Cette évolution n’est pourtant pas sans conséquences. D’abord sur les populations des régions rurales. (...)
la politique actuelle permet à deux modèles de tirer leur épingle du jeu : d’une part les « grosses machines » ayant une forte productivité, d’autre part les paysans qui ont réussi à mettre un « tampon » pour atténuer les effets de la baisse des prix, par exemple en se lançant dans la vente directe, le tourisme rural ou des produits à forte valeur ajoutée comme le fromage. Mais les deux modèles peuvent aussi se combiner. L’essor du bio, qui est devenu davantage qu’un marché de niche, montre aussi que la réalité n’est pas aussi tranchée. Cet essor n’a été possible que par l’intégration du bio par la grande distribution.