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Les migrants d’Austerlitz mobilisés pour une deuxième manifestation
Article mis en ligne le 22 août 2015

En attendant une évacuation « imminente et certaine » réitérée par la Mairie de Paris fin juillet, les occupants du camp de migrants du quai d’Austerlitz et leurs soutiens manifestent, à 18h, pour faire entendre leurs revendications. Trajet prévu : quai d’Austerlitz, place de la Bastille, boulevard Beaumarchais, République.

Deuxième manifestation en quinze jours

Dans un campement qui tourne le dos à ses conflits et se resoude à la faveur de la lutte, les migrants d’Austerlitz ont ressorti casseroles et djumbés, parés pour leur deuxième manifestation en quinze jours. La manifestation a lieu à l’appel du « Collectif Austerlitz » qui regroupe les soutiens associatifs et politiques des réfugiés. Le Collectif demande un hébergement pérenne pour tous les réfugiés africains réduits à vivre depuis plusieurs mois dans ce campement de fortune, à l’ombre de la prestigieuse Cité de la mode et du design et en-dessous de la boîte de nuit branchée « Wanderlust ». L’assemblée générale de dimanche soir, où la décision a été prise à l’unanimité moins une voix, a été houleuse, comme si l’appel à manifester diffusé par un représentant de RESF venait un peu tard pour calmer la tempête. (...)

les réfugiés d’Austerlitz se sont formés « sur le tas » aux procédures d’asile, des simples riverains non affiliés les ayant bien souvent aidés à remplir leurs formulaires.

Sur place, les réfugiés sont peu nombreux à avoir pu déposer une demande d’asile, surtout parmi les non francophones. Du côté des Soudanais, un jeune arrivé il y a trois mois, qui a rapidement appris le français, constitue une exception notable. Lorsqu’on l’interroge, il dit apprécier le soutien fourni par les riverains et les citoyens ordinaires (partage d’invendus alimentaires, apport de matériel, cours sur l’organisation administrative et judiciaire française...) mais trouve les associations mandatées par la Ville peu coordonnées avec les autres soutiens et peu visibles sur le terrain. Bien qu’il soit reconnaissant aux différentes associations caritatives (dont les organismes de charité islamique) pour les distributions alimentaires, le migrant rappelle qu’il n’est pas venu en France pour « mendier de la nourriture ». « Soit ils organisent le camp avec un minimum de confort ici, soit ils nous mettent ailleurs mais qu’ils fassent quelque chose... En cinq mois que mes camarades sont ici, personne n’a vu aucun représentant de l’Etat faire le déplacement, c’est bien commode pour les pouvoirs publics de laisser la situation dans les mains des associations », renchérit-il. (...)