
Quand les combattants de l’organisation État islamique (EI) ont pris le contrôle de Mossoul en juin 2014, l’une de leurs toutes premières actions avait été d’accrocher leur drapeau sur le pont le plus imposant de la ville. Deux mois après la libération de la ville, c’est un panneau annonçant le premier festival du livre de Mossoul qui trône à la place. L’initiative d’un groupe de jeunes bénévoles qui veulent parier sur la culture pour vacciner les jeunes contre les idées obscurantistes.
"On s’attendait à avoir 300 visiteurs. Mais plus de 10 000 personnes ont finalement fait le déplacement.
L’objectif principal de ce festival était de récolter le maximum de livres pour la ville. La bibliothèque de l’université de Mossoul, la plus grande d’Irak, a été sérieusement endommagée au cours des combats contre l’EI. Elle avait été d’abord incendiée par les jihadistes, puis bombardée par la coalition internationale. Sur 800 000 ouvrages, 3 000 seulement ont été sauvés.
Le deuxième objectif était de remettre la culture au cœur de la vie des habitants. Il faut faire de la pédagogie, surtout auprès des plus jeunes, afin qu’ils ne sombrent pas dans l’intégrisme.
Nous avons donc commencé la campagne de récolte des livres deux mois avant la tenue de ce festival. Et les résultats sont au-delà de nos espérances. Nous nous avions fixé un objectif de 3 000 livres, et nous en avons finalement reçus plus de 14 000
Un comité de bénévoles a effectué le tri des livres qui arrivaient. Les ouvrages académiques iront garnir les étagères de la bibliothèque universitaire. Quant aux romans, livres d’histoires et autres essais politiques, nous les avons distribuées gratuitement aux visiteurs : 7 000 livres. " (...)