
(...) Lors de l’enquête que j’ai fait au Maroc cette année, j’ai rencontré vingt jeunes filles qui avaient travaillé comme domestiques ; pas une n’était payée plus de 68 euros par mois.
Human Rights Watch avait mené une première enquête sur les enfants domestiques au Maroc en 2005. D’autres enquêtes réalisées quelques années auparavant avaient indiqué que 86 000 Marocaines de moins de 15 ans étaient employées comme domestiques.
Au niveau mondial, le travail domestique est la principale forme de travail des enfants ; il concernerait près de trente millions d’enfants, selon les estimations de l’Organisation internationale du travail (OIT).
Cette année, j’ai constaté que, si des progrès avaient été accomplis depuis notre précédente enquête, il restait du chemin à faire pour éradiquer cette forme de travail des enfants.
J’ai constaté que les campagnes de sensibilisation du public et l’attention accrue des médias avaient été plutôt efficaces. Le taux de travail des enfants a baissé. (...)
Le gouvernement a également fait des progrès en ce qui concerne la scolarisation des enfants, en partie grâce à des allocations mensuelles octroyées aux familles rurales pauvres pour qu’elles continuent à scolariser leurs enfants.
Mais en dépit de ces avancées, le travail domestique des enfants demeure un grave problème : les enfants employés comme domestiques sont habituellement dissimulés chez leurs employeurs, loin de leurs familles et hors de portée des inspecteurs du travail. De ce fait, ils sont particulièrement vulnérables aux mauvais traitements physiques et psychologiques et aux sévices sexuels. La plupart n’ont aucune idée vers qui se tourner pour trouver de l’aide. (...)